Thèse soutenue

L'entreprise de Soi des délégataires bancaires : la résistance à la déprofessionnalisation et l'impératif d'employabilité : une étude au travers de l’identité professionnelle des personnels d’Etablissements bancaires en charge de l’attribution de crédits

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Auteur / Autrice : Jean-François Decise
Direction : Jacques Gleyse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 16/12/2011
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; ....-2014)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Santé et éducation, situation de handicap (um1)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jacques Gleyse, Jacques Mikulovic, Jean-Pierre Durand, Alain Francois-Heude
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacques Mikulovic, Jean-Pierre Durand

Résumé

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Dans le contexte de la société néolibérale, l’entreprise bancaire est devenue « bancassurance », a rapproché ses activités d’investissement et de banque de détail, et a fortement accentué ses stratégies commerciales. Dans le même temps, et comme dans toutes les entreprises, les conditions d’exercice d’une activité salariée au sein d’un Etablissement de Crédit ont évoluées : de la demande de qualification à l’exigence actuelle de compétences. Le concept d’employabilité s’est imposé depuis le début des années 2000 ; la loi et le marché ont « bousculé » la formation professionnelle. L’objectif de cette recherche est de mener, dans ce contexte, une « investigation » sur la construction, l’évolution et la reconnaissance profes-sionnelle des salariés « délégataires bancaires » et sur les incidences sur leur identité profes-sionnelle. La thèse interroge les situations, individuelles et collectives, des acteurs observés, concernant leur métier, leurs compétences et leur employabilité, ainsi que leur formation pro-fessionnelle. Est mis en exergue le fait que les « délégataires bancaires » manifestent des formes de résistance à la déprofessionnalisation, cherchent à maintenir, ou à retrouver, une « identité de métier » ; ils ont également la volonté de rester employables, de « garder l’emploi et retrouver le métier ». La « sécurisation de l’employabilité » en même temps que le « renouvellement identitaire » dépend à la fois de la capacité de chacun à mener une « entre-prise de Soi » pour se préserver d’une « idéologie de la mobilisation infinie » et de la capacité des entreprises à mettre en œuvre une formation professionnelle qualifiante. Le cadre théo-rique se rattache aux orientations actuelles de la sociologie de l’entreprise tenant compte de l’interdépendance entre société et entreprise, mais aussi des « logiques d'action » des salariés pouvant aller jusqu’à « l’impératif de gestion de sa propre personne ». Par ailleurs, il est ac-cordé un fort intérêt à la gestion des Ressources Humaines à travers « le besoin » de métier et d’identité professionnelle. Les constats présentés sont issus d’une étude empirique menée auprès d’un panel de dix Etablissements de crédit en articulant divers moyens de recueil de données : Observation directe, « Observation Participante Interne », questionnaires et entre-tiens, consultation de la documentation d’entreprise, de la documentation syndicale et de la presse.