Thèse soutenue

Écritures du moi, genèse et créativité : les mises en scène d'Anaïs Nin (1931-1942)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Simon Dubois Boucheraud
Direction : Claudine Raynaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études du monde anglophone
Date : Soutenance le 14/10/2011
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Études montpelliéraines du monde anglophone
Laboratoire : Etudes montpelliéraines du monde anglophone / EMMA
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Claudine Raynaud, Daniel Ferrer, Nathalie Vincent-Arnaud, Christine Reynier, Catherine Viollet
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniel Ferrer, Nathalie Vincent-Arnaud

Résumé

FR  |  
EN

Pour camoufler son passé, dissimuler ses relations adultères, un inceste consenti avec son père et des mensonges peu avouables, les « morceaux choisis » qu’Anaïs Nin livre au lecteur comme son Journal, à partir de 1966, s’affranchissent de toute fidélité aux manuscrits. Le journal posthume, dit « non expurgé » et basé sur les transcriptions dactylographiées que la diariste réalisait de ses journaux, n’est pas non plus exempt de réécritures et d’amendements conséquents. Parmi les quelque cent dix volumes d’un journal manuscrit protéiforme, cette étude tente de mettre au jour ce qui reste, mais surtout ce qui s’ajoute et remet en cause l’appellation de « journal ». Tentant de saisir un moi sans cesse en fuite, la diariste compose sa vie dont l’imaginaire, même dans les manuscrits, fait pleinement partie. Au sein d’un corpus imposant consulté à UCLA et à l’université de Northwestern, cette étude se concentre sur la période du début du Journal (par opposition au Journal de Jeunesse) jusqu’à la publication par Nin de The Winter of Artifice (1939 et 1942), fictionnalisation de sa vie à une époque où publier le journal est inenvisageable. Ce recueil est aussi une tentative de maîtrise d’une œuvre achevée afin de vaincre l’éternel conflit du journal avec le temps et celui de la femme avec son père. Comparer les manuscrits de ces fictions, lues et corrigées par Henry Miller, les journaux manuscrits, les journaux publiés de façon anthume et posthume permet de saisir l’enjeu des réécritures, de l’autocensure ainsi que la démarche créative de Nin qui relève de mises en scène que la diariste légitime plus tard en s’appropriant les principes psychanalytiques d’Otto Rank.