Biologie évolutive d'une espèce envahissante, la coccinelle asiatique Harmonia axyridis
Auteur / Autrice : | Eric Lombaert |
Direction : | Arnaud Estoup, Thomas Guillemaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Evolution, écologie, ressources génétiques, paléontologie |
Date : | Soutenance le 24/11/2011 |
Etablissement(s) : | Montpellier 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Systèmes Intégrés en Biologie, Agronomie, Géosciences, Hydrosciences, Environnement (Montpellier ; École Doctorale ; 2009-2015) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CBGP - Centre de Biologie et de Gestion des Populations - Centre de Biologie pour la Gestion des Populations - UMR CBGP (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Jacques David |
Examinateurs / Examinatrices : Arnaud Estoup, Thomas Guillemaud, Jacques David, Carole Kerdelhué, Alain Roques | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Kenis, Xavier Vekemans |
Résumé
Les invasions biologiques constituent aujourd'hui une source d'inquiétude du fait de leur nette augmentation et des conséquences écologiques, économiques et sanitaires dont elles sont à l'origine. Pour qu'une population devienne envahissante, il faut (i) qu'elle soit introduite, (ii) qu'elle s'établisse et (iii) qu'elle prolifère. Chacune de ces trois étapes constitue un défi difficile à relever, et les processus en jeu sont encore mal connus. Cette thèse décrit un ensemble de recherches visant à comprendre l'invasion mondiale particulièrement réussie de la coccinelle asiatique Harmonia axyridis. Nous avons dans un premier temps étudié l'étape d'introduction en retraçant les routes d'invasion d'H. axyridis à l'aide de marqueurs microsatellites et de la méthode ABC (Approximate Bayesian Computation). Nous avons montré que la population envahissante la plus ancienne dans le nord-est américain avait été la tête de pont de l'invasion mondiale en devenant la source des foyers européen, sud-américain et africain. En Europe, on constate également une hybridation avec une souche de lutte biologique. Dans un deuxième temps, nous avons exploré l'étape d'établissement de l'espèce. Nous avons montré que les populations envahissantes d'H. axyridis avaient subi une purge génétique réduisant considérablement les effets associés à la dépression de consanguinité. Par ailleurs, l'événement d'hybridation en Europe apporte des avantages phénotypiques probables à cette population envahissante. Nous avons ensuite étudié plusieurs aspects de l'étape de prolifération. Nous avons montré que les populations européennes avaient évolué vers de plus fortes capacités de dispersion sur le front d'invasion. Par ailleurs, nos résultats montrent que la commercialisation en France d'une souche non-volante de lutte biologique a pu avoir des conséquences positives sur l'expansion de la population envahissante par des phénomènes d'hétérosis ou d'augmentation de variance génétique. Enfin, nous discutons de l'importance d'étudier de manière approfondie une espèce modèle telle qu'H. axyridis pour améliorer nos connaissances générales sur les mécanismes éco-évolutifs impliqués lors des invasions biologiques.