L'exploitation illégale du palmier protégé Euterpe edulis Mart. : dynamique d'un conflit environnemental dans le Parque Estadual Três Picos [sic] (État de Rio de Janeiro, Brésil)
Auteur / Autrice : | Catherine Lema |
Direction : | Serge Bahuchet, Marta de Azevedo Irving |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la nature et de l'homme. Ethnoécologie |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris, Muséum national d'histoire naturelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....) |
Jury : | Président / Présidente : Antonio Carlos Sant'Ana Diegues |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Michel Forget, Xavier Arnauld de Sartre | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Irène Gonzalez-Garay, Geneviève Michon |
Résumé
Ce travail se centre sur l’exploitation du palmier Euterpe edulis Mart. (appelé en portugais palmito juçara), dont le cœur constitue un mets très apprécié au Brésil. Dans le Parque Estadual Três Picos (localisé dans l’État de Rio de Janeiro) cette exploitation se réalise sous une double protection : d’une part ce palmier se trouve sous un statut de protection par la loi, et d’autre part il est exploité dans une zone où toute utilisation des ressources naturelles est interdite. Dans le Parc, la surexploitation du palmier, qui est motivée par une condition socioéconomique vulnérable de la population locale (qu’y trouve sa principale source de revenus) et par un marché toujours prospère, met en péril les stocks naturels de l’espèce. Quant aux mécanismes destinés au contrôle et à la surveillance du Parc, ils ne font qu’intensifier des formes clandestines d’organisation qui favorisent la violence. Le lien entre la problématique écologique et l’enjeu social autour de l’exploitation mette en opposition deux acteurs : les gestionnaires du Parc et les exploitants illégaux du palmito. Cette opposition prend la forme d’un conflit environnemental au moment où ces acteurs exercent différentes actions en fonction de leurs intérêts et de leurs perceptions par rapport à l’exploitation du palmier. En effet, tandis que pour les exploitants l’extraction des coeurs de palmier représente une activité culturelle et historique ainsi qu’un moyen de subsistance, pour les gestionnaires du Parc elle constitue une menace pour la préservation de la biodiversité. Cela engendre une confrontation explicite qui n’est pas d’ordre uniquement environnemental mais qui englobe une réalité bien plus complexe d’intérêts opposés et des structures sociales et politiques qui favorisent l’inégalité et l’exclusion.