Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Pierre Feutry
Direction : Philippe Keith
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie et évolution
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Éric Feunteun
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Daverat, Tony Robinet
Rapporteurs / Rapporteuses : Jennifer Ovenden, Philippe Gerbeaux

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La famille des Kuhliidae est composée de 12 espèces présentent dans les eaux tropicales de la région Indo-Pacifique. Au sein de cette famille, la moitié des espèces sont marines, alors que les autres peuplent les rivières et les estuaires des systèmes insulaires et de fait, sont supposées diadromes (i. E. Leur cycle de vie inclue des migrations entre l’eau douce et la mer). En effet, dans les îles tropicales, la majorité des organismes aquatiques possèdent un tel cycle de vie. La diadromie est particulièrement bien adaptée à la colonisation et la persistance dans ces milieux isolés soumis à des variations saisonnières climatiques et hydrologiques extrêmes. Les travaux de microanalyses chimiques des otolithes de Kuhlia dulçaquicoles et estuariens ont permis de confirmer la présence d’une phase larvaire marine chez ces derniers et ainsi confirmer leur statut diadrome. Ils ont aussi montré l’existence d’une grande plasticité intra-spécifique dans l’utilisation des habitats dulçaquicoles et estuariens chez les juvéniles et les adultes. La phylogénie des Kuhliidae réalisée au cours de cette thèse, met en évidence une origine diadrome de ce groupe, avec une transition secondaire vers le milieu marin. L’analyse microstructurale des otolithes chez K. Rupestris largement répartie dans l’Indo-Pacifique et chez K. Sauvagii endémique de l’océan Indien. La vie larvaire de ces deux espèces s’est révélée être 2 à 4 fois plus courte que celles jusqu’alors observée chez les autres organismes diadromes des îles tropicales. Enfin, l’étude de génétique des populations menée sur K. Rupestris a mis en évidence l’existence de 3 populations génétiquement isolées et dont le statut taxonomique reste à déterminer via une étude de leurs caractères morphologiques. Cette méthode indique donc elle aussi des capacités de dispersion limitées chez les Kuhliidae diadromes. Le succès de ce mode de vie dans les îles tropicales, dont les modalités restent à déterminer, apporte un éclairage nouveau dans la compréhension du fonctionnement des écosystèmes insulaires tropicaux. Les résultats présentés dans cette thèse ont des implications évidentes en matière de conservation, et une gestion au niveau de chaque population plutôt que de chaque espèce est préconisée.