Thèse soutenue

Formes et modèles de la sociabilisation chez les Mitsogho du Gabon au XXe siècle
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Auteur / Autrice : Célestine Koumba
Direction : Abdel Wedoud Ould CheikhRaymond Mayer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 07/10/2011
Etablissement(s) : Metz
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Perspectives Interculturelles : Ecrits, Médias, Espaces, Sociétés (PIEMES) (Metz-Nancy)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire lorrain de sciences sociales (Lorraine)
Jury : Président / Présidente : Anne Salmon
Examinateurs / Examinatrices : Joseph Tonda, Patrice Yengo

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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Cette thèse s’attache à décrire la « sortie de l’ethnisme » de la culture tsogho du Gabon, à travers l’examen stratégique de ses modes de socialisation. Comme telle, elle reconstitue les processus de socialisation qui ont transformé leurs formes et leurs modèles au cours du XXe siècle. Dans les sociétés traditionnelles gabonaises, la socialisation des enfants, assurée selon un modèle coutumier, était fondée sur des processus endogènes. Les initiations, moments décisifs dans ce processus, incluaient la participation aux différentes activités de la vie quotidienne. Le passage par l’initiation avait pour but final l’intégration des enfants à leur milieu d’appartenance. Si les premières acquisitions se réalisent encore aujourd’hui dans les corporations initiatiques, les deuxièmes se font dorénavant par le biais de l’école, de l’église, de l’Etat et des mass-médias. Avec l’avènement du capitalisme, de l’école, de l’écriture, de l’église et de l’Etat, un changement de modèle s’est produit à la fois dans les formes économique, religieuse, éducative, politique et médiatique de la socialisation. Du fait de l’école, du cinéma, des jeux vidéo, d’Internet, de la télévision et de la presse, de puissants moyens multimédias ont pris le relais de l’éducation des individus, et servent à la transmission des savoirs qui ne reproduisent pas des modèles culturels coutumiers. Ils sont le moyen de propagation de nouvelles mythologies, dont les noms sont le « succès » et la « prospérité » associés à la puissance de l’argent, incarnation suprême de ce que Joseph Tonda a conceptualisé avec la notion de « Souverain moderne ». Une puissance composite qui comprend, en plus de l’argent, le « corps-sexe », Dieu, le Diable, les marchandises et la sorcellerie. Générées par cette puissance, ces mythologies affirment, aujourd’hui, leur puissance à la fois déstructurantes et structurantes dans les processus de socialisation des enfants tsogho. Les multiples accusations de sorcellerie, de vampirisme, qui ponctuent, de nos jours, la vie des familles tsogho, quelles que soient leurs classes sociales, quelles que soient leurs niveaux d’instruction ou leurs appartenances religieuses, traduisent les effets de cette « souveraineté moderne » qui gouverne les individus et les groupes dans l’ensemble de la société gabonaise