Histoire et épistémiologie de l'art dentaire
Auteur / Autrice : | Gilles Gros |
Direction : | Daniel Parrochia |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie - Etudes des systèmes |
Date : | Soutenance le 04/04/2011 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Jaussaud |
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Maire | |
Rapporteur / Rapporteuse : Denis Bourgeois |
Résumé
L’épistémologisation de l’art dentaire se fonde sur l’évolution de deux concepts-clés des sciences de la nature : la matière, objet de la physique et de la chimie, et la vie, objet de la biologie. Elle est marquée par deux grandes discontinuités qui délimitent les trois grandes périodes de son histoire. La première discontinuité se situe au début du 18e siècle quand Fauchard, influencé par les idées de Galilée et de Descartes, fait de l’art dentaire une science de l’ingénieur et l’introduit dans la modernité. La seconde discontinuité a lieu à la fin du 19e siècle, après que l’art dentaire a intégré des concepts-clés énoncés par C. Bernard, Virchow et Pasteur qui accentuent sa biologisation et que des découvertes technologiques révolutionnaires le conduisent à instituer une alliance durable entre science et technique. Au 20e siècle, l’invention technique débouche sur l’affolement technique et la biologisation s’accélère. Alors l’art dentaire prend conscience de la nécessité d’atténuer la discordance entre valeurs organiques et valeurs mécaniques. Ce qui l’amène à renouveler son paysage disciplinaire, à se spécialiser et à adhérer à la pensée complexe. A la fin du 20e siècle, il accède aux mécanismes de la vie et se mêle d’ingénierie tissulaire, d’où de fortes présomptions d’une vaste réforme de son programme épistémologique et thérapeutique au 21e siècle.