Klèrôtèria : le tirage au sort dans le monde grec antique : machines, institutions, usages
Auteur / Autrice : | Liliane Rabatel |
Direction : | Jean-Charles Moretti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, histoire et civilisations des mondes anciens |
Date : | Soutenance le 02/07/2011 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche sur l'architecture antique (France) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Sève |
Examinateurs / Examinatrices : John McKesson Camp, Julien Fournier, Michèle Brunet |
Mots clés
Résumé
Le tirage au sort, attesté dès les temps homériques, devint à l'époque classique une pratique emblématique de la démocratie athénienne. Les sources attestent l'utilisation de ces machines à tirer au sort du IVe au Ier siècle avant J.-C. dans différentes régions du monde grec. La fréquence des tirages au sort entraîna une technicisation des outils dont les klèrôtèria sont la forme la plus aboutie. Il s'agit de stèles à encadrement architectural dont le champ est percé de colonnes de rainures dans lesquelles on insérait les pinakia (petites plaquettes de bronze) marqués au nom des candidats. La documentation permet-elle de restituer le fonctionnement des klèrôtèria ? La forme des machines et de leurs accessoires varia-t-elle au fil du temps et en fonction des charges tirées au sort ? Des lieux spécifiques étaient-ils dévolus à l'usage des klèrôtèria ? L'étude conjointe des vestiges archéologiques (klèrôtèria et pinakia) et des sources textuelles autorise une restitution vraisemblable du fonctionnement des machines. En dépit du nombre considérable de charges tirées au sort au cours de l'année, la variété des machines utilisées semble moins importante qu'on ne le supposerait a priori : elle dépend davantage du corps au sein duquel s'opérait le tirage au sort que de la fonction elle-même. Parmi les klèrôtèria conservés, datés du IIe siècle avant J.-C., certains indiquent une utilisation superflue de ces machines auxquelles il semble que l'on ait attribué une fonction plus symbolique qu'utilitaire. Les vestiges archéologiques ne livrent pas d'informations sur les lieux dans lesquels on pratiquait le tirage au sort. On recourut probablement à des aménagements mobiles et provisoires dont la localisation sur l'agora peut être déduite de la nature et de la fréquence de chaque type de tirage au sort. Les klèrôtèria, que ne semble avoir abrités aucun édifice spécifique, apparaissent comme des machines politiques, monuments de la démocratie.