L’agencification et la recomposition des scènes locales d’action publique : L’Agence nationale pour la rénovation urbaine comme nouvelle bureaucratie technique ? : (France, début XXIème siècle)
Auteur / Autrice : | Bertrand Depigny |
Direction : | Gilles Pollet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 16/12/2011 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Triangle : Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....) |
Jury : | Président / Présidente : Gilles Pinson |
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Bénamouzig | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Négrier |
Mots clés
Résumé
Cette thèse analyse le processus de genèse de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) et ses effets sur les scènes locales de l'action publique. Elle s'appuie sur un travail de terrain composé de deux scènes principales. La première est constituée de l'ensemble des acteurs concernés par le processus de fabrique de l'Agence. La seconde s'articule autour des acteurs de la mise en oeuvre sur trois sites enquêtés (Bourges, Lyon, Marseille) et au sein de l'ANRU. Ce travail se propose de participer à l'analyse de l'action publique urbaine à travers deux entrées. La première revient sur le processus de légitimation d'un impératif de changement à l'origine de la genèse de l'ANRU qui résulterait de la représentation d'une situation problématique dans le champ de la rénovation urbaine. La seconde s'articule autour de l'idée que cette représentation façonne la nature des effets engendrés par la logique de fonctionnement de l'ANRU. Ce travail a pour fil directeur le rapport au phénomène de bureaucratisation que donne à voir l'ANRU, aussi bien au cours de l'étape de sa création que dans la phase de mise en oeuvre de l'action. Cette thèse permet de montrer que, sous couvert d'une recherche d'efficacité et la mobilisation d'un dispositif d'action publique teinté de néomanagérialisme, la mise en action de l'ANRU produit à son tour des pesanteurs et des routines qui vont à l'encontre de ses raisons d'être. Ces effets révèlent une tendance à la bureaucratisation à laquelle l'ANRU n'échappe pas et dont les premières victimes sont les agents des services déconcentrés de l'État mis à sa disposition. L'analyse montre qu'au-delà de cette conséquence, ce sont également les rapports centre-périphérie et la régulation politico-administrative locale qui se trouvent recomposés par l'agencification de la rénovation urbaine.