Thèse soutenue

Variabilité génétique du métabolisme du tryptophane et troubles du comportement sous alcool

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Auteur / Autrice : Marion Soichot
Direction : Delphine Allorge
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 05/12/2011
Etablissement(s) : Lille 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)

Résumé

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Les différences interindividuelles observées dans les troubles du comportement sous alcool, notamment au cours d’épisodes impulsifs associés à des troubles de la mémorisation (ivresses pathologiques ou IP), pourraient s’expliquer en partie par l’existence de polymorphismes affectant des gènes-clé du métabolisme du tryptophane (Trp), celui-ci étant en effet le précurseur, non seulement de la sérotonine, neurotransmetteur impliqué dans le contrôle de l’impulsivité, mais aussi de la kynurénine et de ses dérivés, dont certains présentent des propriétés neuromodulatrices impliquées dans les phénomènes de mémorisation. Nos travaux ont ainsi consisté à (1) étudier l’hypothèse mécanistique des IP en relation avec un dysfonctionnement du métabolisme du Trp chez des patients alcoolodépendants (AD) présentant ou non une susceptibilité aux IP, (2) étudier les variabilités d’origine génétique de la voie des kynurénines, à l’origine de variations d’expression et/ou d’activité, (3) explorer les interactions entre la voie des kynurénines et les axes biologiques impliqués dans l’addiction à l’alcool dans un modèle animal de stress prénatal. Les principaux résultats de ces travaux ont permis de montrer (1) une différence significative de l’activité de la tryptophane-2,3-dioxygénase (TDO), enzyme catalysant la 1ère étape de la voie des kynurénines, entre les patients AD IP+ et IP-, (2) l’existence d’un polymorphisme génétique affectant les régions promotrices de TDO2 et d’IDO1, gènes-clé de la voie des kynurénines, (3) le rôle des éléments de réponse aux glucocorticoides (GRE) dans l’expression de TDO2, ainsi que l’impact de certains polymorphismes affectant ces GRE, et enfin (4) l’existence d’un élément de réponse de type LEF1, non précédemment décrit, dans le promoteur d’IDO1. L’ensemble de ces résultats confirme l’existence d’une variabilité d’origine génétique du métabolisme du Trp, potentiellement à l’origine d’une vulnérabilité individuelle aux troubles du comportement sous alcool.