Thèse soutenue

Apport potentiel des Systèmes d’Informations Géographiques (SIG) pour une meilleure gestion d’un littoral dans une optique de développement durable : approches conceptuelles et méthodologiques appliquées dans le Nord de la France

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Auteur / Autrice : Fadi Chaaban
Direction : Erick Carlier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie civil
Date : Soutenance le 21/10/2011
Etablissement(s) : Lille 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences pour l'ingénieur (Lille)

Résumé

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La préparation des données des modèles numériques est fastidieuse et prend beaucoup de temps. Les Systèmes d'information géographique (SIG) minimisent l'effort et améliorent l'efficacité des modèles numériques. De plus, les SIG présentent une plate forme de grande capacité de collecte, de gestion, de traitement, d'analyse, de modélisation et d'affichage de données géoréférencées. Ce travail de thèse propose une méthodologie basée sur deux approches conceptuelles qui ont été appliquées en matière d’aménagement littoral dans le cadre de développement durable dans le secteur d’Hardelot-Plage (Nord de France). Cette méthodologie associe à tous les niveaux les SIG.La première approche est consacrée à la mesure de l’évolution du trait de côte des dunes d’Ecault (Nord d’Hardelot-Plage), des dunes du Chevalier Sansot (Sud d’Hardelot-Plage) et des dunes de Camiers (rive nord de la Canche) pour la période s’étendant de 1946 à 2005. 292 transects perpendiculaires au trait de côte sont utilisés pour estimer l'érosion côtière et en déduire le taux de recul. La marge d'erreurs générée par la méthodologie proposée est de ± 10 m. L’estimation est affectée par des erreurs liées à la résolution du document de référence et aux images numérisées. D’une part les résultats obtenus montrent que le processus de recul de la ligne de rivage intéresse, d’une manière générale, l’ensemble du trait de côte des dunes d’Ecault et des dunes de Chevalier Sansot à des vitesses variant de 0 ,43 m/an pour atteindre 5,8 m/an sur la rive nord de l'estuaire de la Becque. Par contre la valeur moyenne d’avancée varie de 0,23 à 2,47 m/an. D'autre part, l’évolution du trait de côte des dunes de Camiers (estuaire de la Canche) était très importante avec une moyenne de recul de 8,45 m/an entre 1980 et 1983, alors que la moyenne d’avancée était de 14,36 m/an entre 1947 et 1955. La dernière observation, entre 2000 et 2005, a montré que la ligne de référence dans la zone d'étude a évolué positivement avec une moyenne allant de 1,1 à 4,66 m/an (86% des transects soit 250 transects). 13% des transects (soit 39 transects) n’ont pas changé en raison de l’enrochement construit le long de la plage. Cependant 1% des transects (soit 3 transects correspondant à la rive nord de l'estuaire de la Becque) ont présenté un recul de 1,06 m/an. La deuxième approche concerne la modélisation hydrogéologique littorale. La mise en place d’un SIG a permis de générer le jeu de données géographiques nécessaires aux modèles numériques. La modélisation hydrodynamique de la plage d’Hardelot (Pas-de-Calais, France) pose le problème de la saturation en eau quasi constante du sable de la plage et de son érosion sur la partie sud. Ce cas singulier est analysé en couplant un SIG (ArcGIS 9.3) avec un système de modélisation hydrogéologique (GMS 6.0) afin de développer une modélisation adaptée. Les résultats obtenus et plus particulièrement ceux issus de la modélisation hydrodynamique et hydrodispersive ont permis de confirmer que la saturation en eau observée dans la partie sud d’Hardelot est bien liée à la proximité de la nappe superficielle. L’aquifère des sables est en continuité hydraulique avec la nappe de la craie sous-jacente. De plus, ce secteur est caractérisé par la présence de lentilles de tourbe dont le comportement hydrophile explique la rétention d’eau de mer en surface dans les formations sableuses ainsi que la répartition complexe de l’interface eau douce -eau salée sur le littoral d’Hardelot. Les diverses simulations entreprises, associées à la réalisation de forages captant l’aquifère des sables ont permis de démontrer que le rabattement de la nappe de 0.5 m, permettant un assèchement de la plage, nécessiterait un pompage continu à un débit de 5 m3/h.