Pierre Duhem (1861 – 1916) et la théorie du magnétisme fondée sur la thermodynamique
Auteur / Autrice : | Nicolas Wipf |
Direction : | Bernard Maitte, Robert Locqueneux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire des Sciences et Epistémologie |
Date : | Soutenance le 28/06/2011 |
Etablissement(s) : | Lille 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Lille ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord) |
Résumé
L’objet de ce travail est l’analyse des travaux théoriques de Pierre Duhem dans le domaine du magnétisme et de l’électromagnétisme, très peu étudiés jusqu’ici et souvent éclipsés par ses contributions à la philosophie et à l’histoire des sciences. Ces travaux correspondent toutefois à une production scientifique abondante (plus de 3500 pages), s’étalant sur toute sa carrière. Mon travail permet de mettre en évidence la richesse de son œuvre en sciences physiques, ainsi que les tâtonnements accompagnant l’élaboration de sa thermodynamique générale, un programme ambitieux et original dans le contexte scientifique de l’époque. De sa thèse sur la théorie de l’aimantation par influence fondée sur la thermodynamique (1888) à son article Sur le diamagnétisme (1913), en passant par ses Leçons sur l’électricité et le magnétisme (1892), ses idées théoriques sont en constante évolution. Concernant le problème du diamagnétisme, mon travail permet de mettre en évidence plusieurs facteurs décisifs dans le processus de construction de sa théorie (un article de Parker sur le principe de Carnot (1889), une lettre envoyée par Curie (1902) ou encore les réflexions de Duhem sur la stabilité de l’équilibre électrique menées à partir de 1896). La thèse aborde également l’approche originale de Duhem dans l’étude des systèmes renfermant des courants électriques, étude qui le conduit à considérer l’électromagnétisme comme une branche se détachant très tôt du tronc commun formé par l’essentiel de l’énergétique, tout en prolongeant la théorie de Helmholtz. Duhem échouera dans sa tentative de convaincre ses contemporains de la supériorité de cette théorie logique par rapport à celle de Maxwell.