Thèse soutenue

Les excès du roman gothique anglais des origines : des maîtres de la terreur aux plumitifs de l'horreur

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Auteur / Autrice : Céline Rodenas
Direction : Élizabeth Durot-Boucé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature anglaises
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Le Havre

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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Dès son avènement en 1764, le roman gothique anglais se caractérise d'emblée par l'excès. Tous les ouvrages représentent les actions maléfiques des ''villains'', ces personnages typiques du genre, qui sont sans cesse toumentés par leurs passions excessives qu'ils ne parviennent jamais à maïtriser, et qui sont determinés à transgresser toutes les règles de bonne conduite. Le roman gothique menace les normes littéraires et sociales de son temps parce qu'il participe étroitement à la représentation de tels comportements transgressifs. Les nombreuses réactions négatives venant de ses contemporains montrent que les descriptions macabres, les représentations d'actions violentes, de comportements sexuellement déviants et d'évènements surnaturels qu'il cultive sont peu compatibles avec la portée didactique assignée aux oeuvres de fiction par les traditions de cete époque. Pourtant, le grand public, contrairement aux élites littéraires du moment, est profondément fasciné par ces romans en raison justement des excès qu'ils mettent en scène. Par conséquent, les ouvrages des maîtres les plus chevronnés, Walpole, Radcliffe et Lewis sont abondamment imités par des amateurs aux motivations et au talent plus douteux. Pour cette raison, le marché du livre se trouve rapidement saturé par des productions terrifiantes et horrifiantes mais aux qualités inégales. Cela est particulièrement vrai à la fin des années 1790 et au début des années 1800, à une époque où l'Angleterre est grandement préoccupée par les soulèvements politiques qui agitent la France voisine. Une telle fascination pour des romans excessifs et dérangeants à la fin du XVIIIe siècle, qui est généralement décrit comme celui de la mesure et de la modération, interpelle l'observateur et elle invite à une analyse approfondie des causes de ce phénomène qui génère à terme des conséquences sur les normes politiques et littéraires de son époque.