La poétique de l'abjection dans la littérature gothique américaine postmoderne : le cas de Stephen King (1947- ), Peter Straub (1943- ) et Chuck Palahniuk (1962- )
Auteur / Autrice : | Jessica Joëlle Folio |
Direction : | Sophie Geoffroy-Menoux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature américaine |
Date : | Soutenance le 03/12/2011 |
Etablissement(s) : | La Réunion |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Saint-Denis, La Réunion ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Geoffroy |
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Geoffroy-Menoux, Alain Geoffroy, Denis Mellier, Gilles Menegaldo |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La littérature est une source d’où jaillissent les flots intarissables du paradoxe ; c’est dans cet entrelacement de dichotomies que nous nous sommes immergées pour percevoir l’unité sous-jacente derrière l’oxymore que constitue le titre de notre thèse : « une poétique de l’abjection dans la littérature gothique américaine postmoderne. » Si nous nous sommes tournées vers Stephen King, Peter Straub et Chuck Palahniuk et avons mis l’accent sur trois de leurs œuvres précises, notre démonstration se veut être transposable à l’ensemble de leurs écrits. Nous nous sommes interrogées sur la nature de l’abjection et sur sa prééminence dans une société américaine portant le sceau du puritanisme. Marqués par le Romantisme et le Gothique anglais, nos auteurs ont su donner aux thématiques caractérisant ces mouvements une voie nouvelle. Situer nos œuvres dans la lignée du gothique postmoderne nous permet d’osciller sur le paradigme de l’excès et de l’incomplétude, de la déconstruction et de l’unité. Le thème de la fragmentation apparaît comme l’un des fils d’Ariane permettant aux auteurs de tisser autour des lecteurs leur toile arachnéenne. Ce démantèlement qui affecte à la fois la dimension narrative et thématique des récits contribue à leur effet patchwork et subversif, nous liant à notre problématique postmoderne. Les paradoxes engendrés par nos récits leur donnent leur force et expliquent leur fascination sur le public. Nos pérégrinations menant à l’ouverture des différentes portes de l’interprétation révèlent que l’abjection devient source d’une nouvelle esthétique. Le laid peut véhiculer de la beauté et du sublime. L’harmonie qui existe dans le monde de la déchéance qui nous est dépeint explique l’emprise hypnotique de la littérature de l’abjection sur le lecteur. Source de poétique, celle-ci procure un plaisir de la lecture quasi jouissif pour ceux qui se laissent transporter par la magie créatrice de nos auteurs.