Du communisme au néolibéralisme : le rôle des réseaux chinois dans la transformation de l'Etat au Laos
Auteur / Autrice : | Danielle Tan |
Direction : | Françoise Mengin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Mots clés
Résumé
Alors que les analyses politiques sur le Laos sont rares, cette thèse apporte un éclairage sur la manière dont la globalisation néolibérale a transformé les pratiques et les modes d’exercice du pouvoir dans l’un des derniers régimes communistes au monde. Bien que ce pays soit généralement considéré comme un « État faible » par excellence, l’argument principal de la thèse est de dépasser le discours récurrent le présentant comme une victime de la globalisation, de ses puissants voisins, et de la Chine en particulier. Pour défendre cette hypothèse, la recherche s’est concentrée sur le Nord-Laos qui cristallise l’ensemble des enjeux auxquels le pays doit faire face actuellement, depuis la construction du corridor nord-sud reliant Kunming à Bangkok en traversant les provinces septentrionales du Laos. Cette autoroute qui traverse des zones montagneuses, pauvres et multiethniques, est devenue une voie de pénétration privilégiée pour les compagnies et les migrants chinois, venus saisir les opportunités économiques qu’offre ce pays sous-peuplé et riche en ressources naturelles. À contre-courant de la rhétorique contemporaine sur la globalisation qui a décrété le retrait de l’État, l’analyse de la région-frontière du Nord-Laos illustre le redéploiement de l’État post-socialiste grâce à la réappropriation des techniques, savoirs et procédures de la rationalité néolibérale. Dans ce cadre, les réseaux transnationaux chinois jouent un rôle déterminant dans la production d’une « gouvernementalité néolibérale par les marges » qui permet à l’État central lao de réaffirmer son hégémonie sur la société.