Migrations, transnationalisme et nouvelles diasporas dans l'espace post-soviétique : les immigrés sud-caucasiens en Fédération de Russie
Auteur / Autrice : | Adeline Braux |
Direction : | Dominique Colas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Mots clés
Résumé
Depuis 1991, la Fédération de Russie enregistre un solde migratoire positif avec presque tous les États de la CEI. En 2008, cet excédent s’élevait à 243 862. Alors qu’en URSS les Sud-Caucasiens comptaient parmi les populations les moins mobiles, la situation a diamétralement changé dans la période actuelle et questionne le caractère post-impérial de ces migrations. La Russie constitue la première destination d’émigration pour les ressortissants de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la Géorgie dont l’immigration peut désormais être étudiée sur près d’un quart de siècle. L’immigration sud-caucasienne en Russie repose sur des réseaux dont certains ont été constitués bien avant la disparition de l’URSS et qui expliquent souvent les stratégies migratoires déployées par les immigrés. Ceux-ci sont confrontés à une tension permanente entre adoption des normes de la société d’installation et préservation d’une communauté donnée par le biais de marqueurs identitaires, au premier rang desquels la langue, la religion et le système de valeurs. Ils possèdent par ailleurs deux espaces politiques, sociaux et culturels de référence et sont impliqués, consciemment ou non, dans des formes de transnationalisme variées aux plans tant individuel que collectif. Les communautés immigrées sud-caucasiennes tendent de ce fait à devenir un objet, sinon un enjeu, des relations internationales dans la zone post-soviétique, notamment par le truchement des politiques diasporiques émanant de leur pays d’origine. Le phénomène migratoire dans la zone post-soviétique constitue ainsi un puissant vecteur d’intégration et de régionalisation.