Liberté d'expression, démocratie et discours racistes : les justifications de la législation française contre le racisme d'expression
Auteur / Autrice : | Ulysse Korolitski |
Direction : | Bernard Manin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Mots clés
Résumé
Les justifications parlementaires de la législation française contre le racisme d’expression (« loi Pleven » de 1972 et « loi Gayssot » de 1990) sont fragiles et insuffisantes. Cette législation n’est cependant pas aussi injustifiée que ces justifications pourraient le laisser penser. En effet, des justifications plus solides et satisfaisantes théoriquement sont possibles, inédites, à l’intérieur desquelles subsistent des points ouverts à la discussion. La première partie de cette étude entend montrer la fragilité et l’insuffisance théoriques des justifications parlementaires. Elle consiste premièrement en une analyse de la législation elle-même, de son histoire, de sa jurisprudence et de la doctrine liée, deuxièmement en une analyse des justifications de la loi de 1972, troisièmement en une analyse des justifications de la loi de 1990. La deuxième partie de cette étude entend montrer que trois voies théoriques plus solides existent pourtant, qui auraient pu être empruntées : une théorie de la présomption de la traduction des discours en actes, une théorie des rapports entre droit et vérité, enfin une théorie tout à la fois de l’expression et de la défense des valeurs en démocratie et de la discussion. Finalement, cette étude entend montrer la « justifiabilité » des lois françaises contre le racisme d’expression, celle-ci devant se comprendre comme un ensemble de raisons solides, fondées sur des prémisses rationnelles, restant ouvertes sur certains points à la discussion, mais à une discussion dont les termes auront été rendus intelligibles. Au passage, quelques dispositions de cette législation apparaîtront injustifiables et amendables.