Les diasporas comme ressources d'intégration dans l'économie mondiale.
Auteur / Autrice : | Natalia Buga |
Direction : | Ivan Samson, Dumitru Moldovan |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 07/07/2011 |
Etablissement(s) : | Grenoble en cotutelle avec Académie des Etudes Economiques de la Moldavie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences économiques (Grenoble ; 1999-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de Recherche Economique sur les Politiques Publiques dans une Economie de Marché |
Jury : | Président / Présidente : Christophe Soule |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Brion, Ulrich Stuhler, Philippe Elbaz-vincent, Graham Ellis, Thomas Schick | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Karim Belabas, Paul e. Gunnells |
Mots clés
Résumé
L'objectif de cette thèse est de livrer des éclaircissements sur la contribution que les diasporas apportent au développement de leurs pays d'origine et par conséquent à une meilleure intégration dans l'économie mondiale. Nous avons fait comme hypothèse principale, que toutes les diasporas peuvent jouer un rôle considérable dans le processus de développement des pays de départ en raison des diverses ressources qu'elles envoient vers les territoires d'origine. Cette problématique est le fil conducteur du travail de recherche que nous avons réalisé pour trouver des réponses aux questions portant sur la définition du terme « diaspora » (Sheffer, 1986 ; Safran, 1991 ; Cohen, 1997 ; Ma Mung, 1992), sur les éléments constitutifs du groupe diasporique (Massey et al.,1993 ; Prévélakis, 2005 ; Bruneau, 2004), sur les mécanismes de production des effets positifs (Saxenian, 1999), sur les ressources générées par la communauté diasporique et leur impact sur le pays de départ (Meyer, 2002 ; Kapur et McHale, 2005 ; Orozco, 2005 ; Kuznetsov, 2006), sur les déterminants de l'ampleur de l'impact produit par la diaspora sur le pays de départ. Les études existantes sur les diasporas sont peu nombreuses dans la littérature économique et les effets qu'elles produisent sur les pays de départ restent peu développés étant limités généralement à l'analyse de l'impact des remises de fonds sur les ménages bénéficiaires. Les rares travaux portant sur les ressources non financières sont le plus souvent des études de cas. Dans le cadre de cette thèse, nous nous sommes proposés d'aller plus loin, en participant à la construction d'une théorie générale et en tenant à mettre en évidence les ressources non financières d'une diaspora. Nous montrons que la diaspora n'est pas uniquement un fournisseur de ressources financières pour le pays d'origine avec des effets positifs à court terme mais elle est aussi le pourvoyeur d'autres ressources qui sont susceptibles de produire des effets bénéfiques plus durables et générer des changements plus profonds. Par le biais d'une grille de lecture des ressources de la diaspora, on fait d'une part, un état des lieux des effets engendrés par les envois de fonds et d'autre part, on analyse les effets produits par la diffusion de cinq types de ressources non financières (cognitives, relationnelles, institutionnelles, organisationnelles et symboliques) générées par la diaspora. L'introduction de la notion d'intentionnalité nous permet de montrer que les effets induits sur le pays de départ par la diaspora à travers l'envoi de différentes ressources sont plus complexes et dépassent largement le cadre des effets recherchés. La problématique des diasporas traitée dans cette thèse, est analysée selon trois axes principaux. Le premier est défini par la nécessité d'une conceptualisation générale de la diaspora dans le contexte de la globalisation, comme ressource de convergence économique entre pays, et comme ressource d'intégration dans l'économie mondiale. Le deuxième axe de notre étude présente l'importance des groupes diasporiques à l'heure de l'économie de la connaissance comme porteurs de ressources non financières qui peuvent être mobilisées en faveur des pays d'origine. Enfin, le dernier axe d'analyse de la problématique renvoie à la nécessité de vérifier, empiriquement, le rôle de la diaspora dans le développement du pays d'origine, notamment à travers les effets des ressources non financières (RNF). Cet objectif nous a conduit à choisir trois diasporas émergentes post-communistes : la diaspora roumaine, la diaspora moldave et la diaspora kirghize comme terrain propice d'étude de ces effets. Notre choix s'explique par le fait que ces diasporas sont essentiellement composées de personnes qualifiées ayant un haut niveau d'éducation. Malgré leur existence récente, ces groupes nationaux se caractérisent par un activisme diasporique très favorable aux effets des RNF qui nous a permis de répondre aux questions posées au cours de cette thèse. Les questions soulevées durant ce travail couvrent trois domaines : l'existence et la nature des diasporas, la diaspora et le développement économique du pays d'origine et les déterminants de l'impact des ressources non financières des diasporas sur les pays de départ. Les réponses à ces questions nous ont permis de montrer le rôle des diasporas dans le développement de leurs pays d'origine à travers les ressources qu'elles procurent aux territoires de départ, notamment les ressources non financières qui ont un effet accélérateur plus important en matière de rattrapage économique que les transferts de fonds. Cette thèse aide à comprendre le fonctionnement des diasporas comme vecteurs de développement, d'une part, à travers les caractéristiques générales qui permettent la distinction d'autres groupes de migrants et d'autre part, à travers les spécificités de chaque diaspora qui expliquent l'émergence des phénomènes particuliers comme dans le cas de la diaspora chinoise ou les diasporas post-soviétiques.