Charles Darwin et l'évolution dans les arts plastiques, 1859-1914
Auteur / Autrice : | Béatrice Grandordy |
Direction : | Jean-Michel Leniaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques (Paris) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : François Fossier |
Mots clés
Résumé
L’Origine des espèces à partir d’un ascendant commun par sélection naturelle (1859) de Charles Darwin (1809-1882), a introduit l’évolution, le temps infini et l’histoire dans le destin de l’homme, proposé la découverte du merveilleux dans le réel, et inspiré d’abord les romanciers réalistes, puis le roman préhistorique, d’aventure et de science-fiction. L’évolution est illustrée scientifiquement par Haeckel, Kupka, Brehm et Gosse. Elle stimule en France l’anthropologie préhistorique ; on représente ancêtres et chaînons manquants parmi les objets de fouille minutieusement copiés. Elle autorise pour Degas et Cormon la fluidité des corps et Duranty l’identifie dans les artefacts humains depuis la haute antiquité. Odilon Redon, puis Jean Carriès, transforme avec une fausse naïveté la faune observée par Darwin en un bestiaire imaginaire. L’Allemagne assimile le darwinisme à Goethe et au romantisme et s’oriente vers l’anthropologie des mythes ; Klinger illustre la lutte pour la vie humaine et animale. Bientôt la veine réaliste s’épuise dans la représentation ; le désenchantement s’installe en Europe, traduit par le symbolisme en peinture et dans l’Art Nouveau. L’évolution (qui ne conduit pas nécessairement au progrès et certainement jamais à la perfection) s’y intègre. Böcklin, Moreau, la Sécession viennoise, voient dans l’évolution la parenté entre les êtres et l’énergie vitale sans pré-détermination. Bon goût, beau idéal et sens moral de John Ruskin, volent en éclat devant « l’esthétique physiologique » évolutionnaire selon Grant Allen. Pour les architectes, l’évolution est une nécessité qui accompagne le fonctionnalisme. Le débat sur l’évolution comme ‘élément culturel nouveau’ ou ‘contre-culture’ fut présent tout au long du XIXe. La science l’avait depuis longtemps acceptée