La pierre dressée dans l'air maya : le ''culte'' des stèles mayas et leurs interactions rituelles
Auteur / Autrice : | Elise Ferran |
Direction : | Carlo Severi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Résumé
Depuis la découverte des cités mayas de l'époque classique (300-900 apr. J-C), des générations de chercheurs se sont consacrées à l'étude des inscriptions gravées sur les stèles. Ces travaux influencèrent considérablement les interprétations proposées sur la fonction des stèles qui serait calendaire et/ou dynastique. Toutefois, les nombreux cas de ''stèles lisses'' (sur lesquelles aucune image ou inscription n'a été gravé) viennent souylever des interrogations quant à un usage rituel qui ne dépende pas du message qu'elles portent. Notre réfléxion s'est donc centrée sur la stèle en tant qu'objet rituel sur la place qu'elle occupait dans l'espace cérémoniel et sur les comportements que sa présence impliquait. Afin de répondre à ces questionnements, nous avons employé une démarche pluridisciplinaire qui mêle archéologie, épigraphie, ethnohistoire et anthropologie. L'usage d'une perspective diachronique nous a servi à mettre en évidence une grande continuité au niveau des fondements conceptuels qui sous-tendent cette pratique jusqu'à l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle. Il s'agit de la relation entre le compte du temps maya et l'histoire politique qui s'exprime sur les stèles, par la célébration de deux types de ''Ahau'' (les seigneurs régnant métaphoriquement sur les périodes du temps et les dirigeants politiques). En outre, l'analogie avec l'ethnographie nous a permis de démontrer l'existence de comportements rituels visant à animer les stèles et à leur attribuer une agentivité. Stèles iconiques et/ou aniconiques peuvent alors être envisagées comme des monuments servant à entrer en communication avec les ancêtres et avec les autorités puissants passées ou ''Ahau''.