Du pouvoir de la culture à la culture du pouvoir : politiques culturelles et mise en tourisme des patrimoines à La Réunion et à Mayotte
Auteur / Autrice : | Madina Regnault |
Direction : | Ulrike Schuerkens |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie et anthropologie sociale |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Distinguant La Réunion de Mayotte, cette thèse se propose d'analyser le rapport de l'administration coloniale à l'égard des expressions identitaires locales (langues, pratiques religieuses, rituels). Ces éclairages diachroniques permettent de comprendre sur quelles idéologies s'appuient les responsables pour légitimer les décisions prises dans le domaine culturel. Au-delà des différences majeures en période coloniale, cette analyse comparative permet de soulever qu'il existe d'importantes résonnances en période postcoloniale. Aux répertoires culturels nationaux s'ajoutent des répertoires culturels locaux reposant sur des invariants qui se font échos d'une île à l'autre. Le défi des politiques culturelles se caractérise par une volonté de faire "cohabiter" au mieux ces deux répertoires mais, au delà de cette ambivalence, existe une palette d'interconnexions identitaires. Entre global et local, un zoom porté sur la mise en tourisme des patrimoines, mettra en perspective la manière selon laquelle se définissent et se donnent à voir les identités locales. Une attention particulière sera portée à la valorisation (ou la non-valorisation) des "sur-lieux". In fine, analyser les politiques culturelles et les patrimonialisations touristiques réunionnaises et mahoraises nous amène à étudier la culture du pouvoir. Dans ces petites sociétés insulaires, la surpersonnalisation du pouvoir influence la conception même de ce qui est érigé en "patrimoine", en fonction des goûts personnels ou intérëts stratégiques d'une poignée d'acteurs.