La République en Amérique hispanique : langages politiques et construction de la communauté au Rio de La Plata, entre monarchie catholique et révolution d'indépendance
Auteur / Autrice : | Gabriel Entin |
Direction : | Pierre Rosanvallon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études politiques |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Durant les révolutions en Amérique hispanique au début du XIXe siècle, une vingtaine de républiques s'organisent sur le continent après trois cents ans de monarchie. Plus qu'une forme de gouvernement, la république renvoie à l'institution d'une nouvelle communauté politique, et à un langage de la liberté publique, de la vertu, du patriotisme et du bien commun. La construction de la république s'inscrit dans une longue histoire de la res publica, conceptualisée originellement par Cicéron et reformulée dans différents contextes du monde atlantique, y compris celui de la monarchie hispanique. La pensée de la res publica se fonde sur tout ce qui fait d'un ensemble d'hommes une communauté politique: la loi, le citoyen, la patrie, la religion. Mise en œuvre par des cités révoltées contre la monarchie, telles les Provinces-Unies au Pays-Bas au XVIIe siècle, cette pensée est aussi caractéristique des juristes et des théologiens hispaniques. Les références à la république comme corps politique façonnent un discours anti-absolutiste, éclipsé au XVIIIe siècle lors des Bourbons. Avec la crise monarchique, suite aux abdications royales en 1808, un scénario d'expérimentation politique centrée sur les cités se met en place, pour répondre au problème inédit de la représentation du souverain absent. La constitution des juntes de gouvernement en Amérique hispanique, ouvre la révolution et la guerre. Le cas des Provinces-Unies du Rio de la Plata et de ses révolutionnaires, républicains et catholiques, illustre bien les tensions et les ambiguïtés de la construction d'une république désincorporée. Il met aussi en évidence les enjeux constitutifs du républicanisme hispano-américain.