L'héroïsation du voyageur dans la revue ''Le Tour du Monde'' (1860-1914)
Auteur / Autrice : | Lucia-Mihaela Visinescu |
Direction : | Jacques Leenhardt, Dolores Toma |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Universitatea Bucureşti |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur la construction de la figure héroïque du voyageur dans les relations du journal Le Tour Du Monde, sur une période qui s'étend de 1860 jusqu'à l'orée de la Grande Guerre. S'appuyant sur un corpus varié et allant au-delà des délimitations temporelles trop strictes, ou des particularités de cas, ce travail essaie de déceler, en avançant le concept de suridentité héroïque, les qualités incontournables qui font « le grand voyageur» à une époque où te frisson de l'inconnu continue d'être une motivation importante du voyage, de même que les mécanismes rhétoriques à travers lesquels la figure du voyageur devient visible dans son propre discours et dans celui des autres instances qui le légitiment. Dans un premier temps, la thèse identifie et analyse les types d'héroïsation présents dans cette revue et les traits valorisés chez ces voyageurs comme l'esprit de sacrifice, mais aussi une virilité qui s'acquiert par des épreuves. Sur fond de l'affaiblissement des institutions initiatiques dans la société moderne, la production (Godelier, 96) des grands voyageurs se fait loin de la patrie, dans des espaces dépourvus de confort. Dans une deuxième partie, la thèse se concentre sur le cas du voyageur pour la patrie, héros colonisateur et civilisateur, parangon de vertus patriotiques, qui sert à justifier le projet politique colonial français. Quoique plus discrète, l'héroïsation de la voyageuse qui fait l'objet du troisième chapitre s'avère plutôt générée les femmes hésitant entre des rôles culturellement imposés et des rôles plus masculines.