Thèse soutenue

La phagothérapie : émergence d'une idée controversée et logique d'un échec (1917-1949)

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Auteur / Autrice : Emiliano Fruciano
Direction : Patrice Bourdelais
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales

Résumé

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L'objectif de cette thèse est de montrer le rôle de certains facteurs sociaux dans le processus d'acceptation d'une nouvelle découverte scientifique. A cette fin, nous avons analysé l'histoire de la phagothérapie. Il s'agit d'une thérapie fondée sur l'utilisation du bactériophage, virus parasite exclusif des bactéries. Ses caractéristiques biologiques en font un agent idéal pour le traitement des maladies infectieuses d'origine bactérienne. Certains experts contemporains affirment que la phagothérapie peut être plus efficace que les antibiotiques dans certaines conditions cliniques : de ce fait, elle se voudrait une solution à l'antibio-résistance. Ce traitement a une longue histoire. Il a été développé par le microbiologiste franco-canadien Félix d'Herelle (1873-1949). La phagothérapie fut utilisée partout dans le monde entre les années 1920 et 1940 : elle fut ensuite abandonnée en Occident et son utilisation fut exclusivement poursuivie dans les pays de l'ex Union Soviétique jusqu'à nos jours. Malgré sa possible efficacité, on a donc renoncé à cette thérapeutique en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord. Dans cette thèse, nous avons essayé d'expliquer le sort de cette méthode. La plupart des auteurs contemporains mettent en cause l'introduction des antibiotiques (1940) et l'absence de connaissances et technologies adéquates pour expliquer l'échec du projet de d'Herelle en Occident. Nous avons supposé que des raisons technoscientifiques ne suffisent pas à expliquer l'histoire de la phagothérapie: il est nécessaire de faire référence à des facteurs extrascientifiques, ou «sociaux ».