Thèse soutenue

La production des frontières urbaines : les mondes sociaux des "copropriétés fermées" à Buenos Aires
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Auteur / Autrice : Eleonora Elguezabal
Direction : Christian Topalov
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

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Que signifie le fait qu'un quartier ou un immeuble soit « fermé»? Cette thèse interroge la notion d'enclave résidentielle, telle qu'elle a été utilisée pour aborder les espaces résidentiels « fermés » issus de l'auto-ségrégation des classes supérieures. A la démarche macrosociologique et typologique suivie par la majorité des études qui approchent ces lieux en termes de dualité urbaine, cette thèse fait le pari d'un changement d'échelle. À partir d'une enquête ethnographique menée à Buenos Aires ( Argentine), elle étudie les processus de création et de maintenance de frontières sociales et symboliques autour des torres et complejos (des« copropriétés fermées »), que ces processus réussissent ou non. En prenant en compte non seulement des cas des « copropriétés fermées» qui paraissaient a priori répondre le mieux à la notion d'enclave, mais aussi des cas plus incertains, nous avons soulevé le caractère dynamique du marquage des frontières à travers l'espace et dévoilé les conflits autour de leur légitimation. Par ailleurs, en incluant dans notre enquête les employés de ces « copropriétés fermées », nous avons mis en évidence les conditions qui rendent possible l'image enclavée et socialement homogène de certains de ces lieux. La« fermeture» n'est pas l'élimination de l'hétérogénéité sociale au moyen des mécanismes d'exclusion, mais bien plutôt sa dissimulation à travers le travail des vigiles, qui ont pour fonction d'encadrer les employés qui entretiennent le luxe et assurent les loisirs des habitants. Les « copropriétés fermées » apparaissent donc comme le produit de mondes sociaux divers dont les frontières ne coïncident pas avec les murs qui les entourent