Tuer sans remords : une histoire de la peine de mort en Californie de la fin du XIXe siècle à nos jours
Auteur / Autrice : | Simon Grivet |
Direction : | François Weil |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Résumé
La thèse propose l'étude du processus entier de la peine capitale en Californie depuis la fin du XIXe siècle, lorsque les exécutions sont transférées derrière les murs des pénitenciers d'État, jusqu'à nos jours. L'étude se fonde sur les archives pénitentiaires et les demandes de grâce des condamnés. La thèse est construite en croisant l'apport de M. Foucault sur le pouvoir de punir et de N. Elias sur le processus de civilisation. Il s'agit d'expliciter la disjonction temporelle grandissante entre condamnation à mort et exécution. La première partie, juger, présente l'évolution de la procédure pénale. L'acte de juger se complexifie avec la disparition progressive du droit de grâce et son remplacement par la confrontation complexe entre les cours californiennes et fédérales. La seconde partie, incarcérer, dissèque la manière dont les condamnés à mort ont été traités dans les mois puis les années précédant leur exécution. Une incarcération d'un type nouveau apparaît avec la surveillance croissante des gardiens, médecins et psychiatres. À mesure que le temps d'incarcération s'allonge, les condamnés du « couloir de la mort » finissent par arracher des droits comparables à ceux des longues peines. La troisième partie, exécuter, explicite les mutations dans la méthode et l'organisation de l'exécution. La Californie pratique d'abord la pendaison avant d'adopter en 1938 la chambre à gaz, considérée alors comme moderne et indolore. En 1992, une Juge fédérale bannit le gazage. La Californie adopte alors l'injection létale. Cette dernière technique ne résout pas les questions entourant la dignité de l'exécution.