Thèse soutenue

L'INAO, de ses origines à la fin des années 1960 : genèse et évolutions du système des vins d'AOC

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Auteur / Autrice : Florian Humbert
Direction : Serge Wolikow
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 30/09/2011
Etablissement(s) : Dijon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Georges Chevrier. Ordre et désordre dans l'histoire des sociétés (Dijon ; 2007-2011)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-Luc Mayaud, Gilles Laferté
Rapporteur / Rapporteuse : Claire Delfosse, Jean Vigreux

Résumé

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Le Comité National des Appellations d’Origine (CNAO), forme première de l’Institut National des Appellations d’Origine (INAO), voit officiellement le jour avec le décret-loi du 30 juillet 1935. Sa création coïncide avec l’établissement d’un nouveau régime, d’une nouvelle norme de qualité pour les vins fins, l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC). L’objectif de cette recherche, en prenant pour terrain d’étude cette institution, est de comprendre les caractéristiques de la normalisation des vins fins entre 1935 et la fin des années 1960, ainsi que les interactions à l’oeuvre entre la sphère publique, l’Etat, et un secteur professionnel, une filière économique, constitué par définition d’acteurs privés. Pour atteindre le but fixé, le propos se structure autour de trois parties, établies selon une logique chronologique. La première partie présente la période originelle de l’institution, c’est-à-dire celle du Comité National des Appellations d’Origine durant l’Entre-deux-guerres. Elle correspond au temps de fondation de l’organisme, d’invention et de développement du système des AOC. Dans un contexte de crises aussi bien politique, économique, sociale que viti-vinicole, le modèle fixe ses règles et se déploie avec rapidité sur le territoire. Au-delà du cadre élaboré, l’affirmation au sein de la profession, en dehors de ses tenants, est en revanche plus progressive et procède par étapes, en raison notamment des foyers de scepticisme, voire de réticences, à son endroit. L’absence de consensus et la multiplicité des configurations locales, en particulier du point de vue des éléments anciens d’expertise et des rapports de force entre producteurs et négociants, participent d’une inscription protéiforme de la norme et de l’élaboration d’ajustements dès ces premières années. Le second moment de l’étude, en focalisant son attention sur la période 1939-1945, est lui aussi marqué par la notion de crise.L’entrée en guerre de la France puis la mise en place du Régime de Vichy, d’un circuit du Ravitaillement et la période d’Occupation bouleversent ainsi largement l’équilibre conçu dans les dernières années de la IIIème République.L’inversion historique de la conjoncture économique de la viti-viniculture, passant d’une surproduction endémique à la pénurie, résume les bouleversements à l’œuvre. Cette période voit également le problème de la fraude rejaillir avec force et prendre une nouvelle dimension. Un mouvement s’affirme donc, de fermeture et de durcissement des règles de la norme. En parallèle, l’assise des AOC est renforcée aux dépens des AOS. Sur le plan institutionnel, le CNAO est confronté à une redéfinition globale de ses rapports à l’État et des cadres de l’organisation de la viti-viniculture. L’analyse s’interrompt en 1945, avec la Libération, afin d’établir le strict bilan de l’organisme et du régime au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. La troisième partie de l’étude débute une nouvelle fois par une période difficile.Marquées par un redémarrage compliqué de l’économie viti-vinicole, le décès de Joseph Capus et sa succession par le baron Le Roy, le passage du CNAO à l’INAO, les années 1945 à 1950 constituent une période charnière de l’histoire de l’institution. Du point de vue chronologique, ce dernier temps de la recherche est de loin le plus long puisqu’il s’étend, pour certains éléments de réflexion jusqu’en 1967, pour d’autre à l’horizon 1970.Des phénomènes de fonds transforment le visage de l’Institut au cours de ces vingt ans. Il s’agit notamment de la réforme de son organisation, de la réflexion sur son statut, du renouvellement de son incarnation ou de la mise en place progressive de l’Organisation Commune du Marché du vin au niveau européen.