Banques et transmission monétaire dans l'UEMOA : effets des bilans bancaires, de la concentration bancaire et de l'excès de liquidité bancaire sur l'efficacité de la politique monétaire de la BCEAO
Auteur / Autrice : | Seydou Ouédraogo |
Direction : | Jean-Marin Serre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 04/07/2011 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand) - CERDI - (CERDI) Centre d'études et de recherches sur le developpement international |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Azam, Gervasio Semedo, Jean-Louis Combes, Mary-Françoise Renard |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Paul Azam, Gervasio Semedo |
Mots clés
Résumé
Les réformes de libéralisation financière, en cours dans l’UEMOA depuis deux décennies, ont enregistré des résultats insuffisants sur le plan de l’intermédiation bancaire et de l’efficacité des instruments de marché de la politique monétaire de la BCEAO. En effet, en 2009 le rapport crédit bancaire/PIB est inférieur aux niveaux atteints à la fin de la décennie 1970 ; pendant que les études empiriques soulignent une liaison distendue entre les taux directeurs de la BCEAO et les variables d’inflation et de croissance économique.En vue d’expliquer cette faiblesse de l’intermédiation bancaire ainsi que l’efficacité limitée de la politique monétaire, cette thèse a entrepris d’étudier les déterminants du crédit bancaire, et d’évaluer, en particulier, la sensibilité du crédit aux impulsions monétaires. Elle s’appuie sur les imperfections des marchés de crédit pour rendre compte des performances des secteurs bancaires de l’UEMOA. Les théories du canal du crédit permettent d’envisager le rôle de la résilience des banques dans la transmission monétaire.La thèse apporte les principaux résultats suivants : i) les bilans bancaires altèrent la transmission monétaire, les firmes bancaires les moins capitalisées, les moins liquides et les plus petites, transmettent plus amplement les chocs monétaires ; ii) la concentration bancaire contraint le financement bancaire de l’économie et affaiblit, de façon importante, la transmission monétaire ; iii) la surliquidité bancaire limite le financement des économies de l’UEMOA et réduit l’efficacité des instruments monétaires de la BCEAO ; iv) la surliquidité bancaire est liée à la concentration des industries bancaires, et le recours à la politique de titrisation peut servir à mobiliser les excédents de réserves ; v) toutefois, un effet d’éviction peut se réaliser, mais les données montrent, au contraire, un recul du financement de l’Etat au profit du crédit aux acteurs privés.Ces résultats ont une portée pratique pour la politique économique dans l’UEMOA. La thèse recommande : i) la prise en compte des liens entre la politique de régulation bancaire et la politique monétaire ; ii) la promotion d’une architecture bancaire fondée sur plusieurs échelons de banques ; iii) un pilotage de la structure des marchés bancaires en vue d’accroitre le financement de l’économie et de renforcer l’efficacité de la politique monétaire ; iv) la mobilisation des excédents de liquidité pour financer le développement ; v) une priorité accordée, en général, à la définition d’une stratégie de développement financier au service du développement endogène.