Métaphysique et théologie chez Malebranche : Verbe, union, représentation
Auteur / Autrice : | Cristian-Petrut Moisuc |
Direction : | Vincent Carraud, Anton I. Adămuț |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Caen en cotutelle avec Universitatea Alexandru Ioan Cuza (Iaşi, Roumanie) |
Résumé
Cette thèse porte sur la relation entre la conception malebranchiste de l'idée et le rôle de Jésus-Christ en tant que cause occasionnelle de la gràce. Elle vise à mettre en lumière l'ambiguïté de la christologie malebranchiste non seulement en la rapportant à ses sources mais aussi et surtout en mesurant à quel point elle oblige Malebranche à penser à nouveaux frais le rapport entre métaphysique et théologie. En prenant comme point de départ les interprétations traditionnelles du rôle que joue le Christ dans le système malebranchiste, nous analysons, dans la première partie de la thèse, la théorie de vision en Dieu et son présupposé fondamental (l'idée comme être réel et extérieur à l'âme), ainsi que la manière dont cette théorie oblige Malebranche à décrire la relation entre l'homme et Dieu en termes de « distance » et d'« éloignement ». Dans la deuxième partie de la thèse nous nous intéressons aux conséquences théologiques de la vision des idées en Dieu, principalement l'interprétation du rapport entre l'homme et Dieu comme rapport entre le fini et l'infini, et la réécriture (en clé métaphysique) des dogmes de l'Incarnation, du péché originel et de la rédemption. L'enjeu de la thèse est, d'une part, de montrer que les interprètes de Malebranche n'ont guère perçu ce que la christologie métaphysique malebranchiste recèle d'audace, voire d'hétérodoxie, d'autre part d'analyser comment cette christologie métaphysique assume le rôle de pivot de l'occasionnalisme théologique — conçu comme devant être une véritable apologie de la Providence divine, il a abouti à remettre en cause l'union hypostatique (en la personne du Christ) entre l'homme et Dieu