Thèse soutenue

Mécanismes cellulaires impliqués dans la résistance à l'immunothérapie anti-lymphocytes B au cours de la leucémie lymphoïde chronique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Mariam Hammadi
Direction : Jacques-Olivier Pers
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie et santé
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Brest

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est la plus fréquente des leucémies et se caractérise par l’accumulation de lymphocytes B (LB) CD5+ matures. Elle demeure incurable malgré l’utilisation de la chimiothérapie et de la biothérapie, comme l’utilisation des anticorps monoclonaux (Acm) anti-CD20. Les anticorps anti-CD20 ont été classés en deux types type I, tel que le rituximab (RTX) et type II tel que le tositumomab (B1). Comme les effets des Acm anti-CD20 dans le traitement de la LLC se sont révélés moins efficaces que ceux observés dans les lymphomes, l’objectif de ce travail est de mieux comprendre la physiopathologie de la LLC afin d’optimiser l’activité du RTX mais également celle du BI. Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés au Bi et avons trouvé que cet anticorps n’induit l’apoptose que de 50% des patients atteints de LLC. Une anomalie des lipides constituant la membrane plasmique est observée chez ces patients dits résistants au Bi. Il est ainsi noté une diminution du ganglioside Ml (GM1) et de la sphingomyéline (5M) sur le feuillet externe de la membrane plasmique des LB de ces patients générant une absence de co-localisation du CD20 avec ces lipides et un défaut de recrutement de Cbp/PAG, protéine impliquée dans l’apoptose. Nous démontrons qu’il existe une anomalie de transport de la SM à la surface cellulaire. Les pompes P-gp responsables de ce transport sont moins exprimées chez les patients résistants au Bi, leur activité étant également moindre. En traitant les LB des patients résistants au Bi par la rifampicine, un activateur des P-gp, nous réussissons à restaurer la quantité de la 5M à la surface de ces LB, permettant par la suite de re-colocaliser le CD20 avec la 5M, de recruter Cbp/PAG et d’autres protéines impliquées dans le signal d’apoptose (Lyn et Syk). Ainsi, nous améliorons l’efficacité du Bi chez les patients résistants en les rendant sensibles. Dans un deuxième temps, la faible densité du CD20 pouvant expliquer l’échec de l’efficacité du RTX, nous avons voulu augmenter l’expression de sa cible par différents agents et ainsi amplifier son activité dépendante du complément (CDC). Parmi les agents étudiés, seul le CpG-ODN s’est montré efficace dans la régulation positive de l’expression de CD20 avec un temps d’incubation minimal de 48h et une concentration de iopg/ml. Enfin, nous mettons en évidence une meilleure lyse cellulaire induite par le RTX après stimulation des LB par le CpG-ODN. Cependant il n’existe pas une réelle corrélation entre le nombre de molécules CD20 et l’activité du RTX. Aussi, d’autres mécanismes de résistance existent dont la sialylation de la membrane plasmique. Celle-ci a été examinée chez les patients souffrant de LLC et plus précisément la quantité des acides sialiques en position a2-3 et a2-6 présents à la surface de leurs LB en les comparant à celle de témoins sains. L’activité de la a2-6 sialyltransferase (ST6) est également analysée. Nous démontrons qu’à la dose physiologique de 10 µg/ml de RTX, la majorité des LB de LLC résistent à la CDC induite par le RTX. En effet, seuls 20% des patients sont sensibles. Nous trouvons que les LB des patients résistants au RTX sont globalement plus sialylés en a2-6 avec une activité de la ST6 plus forte que les LB des patients sensibles au RTX et des témoins sains. Cette efficacité du RTX par CDC est améliorée en désialylant les LB de LLC par la neuraminidase. En conclusion, ces résultats permettent donc d’envisager de nouvelles stratégies thérapeutiques pour le traitement de la LLC.