Microtubérisation chez Xanthosoma sagittifolium (L. ) Schott (Macabo) et analyse de quelques aspects physiologiques et biochimiques
Auteur / Autrice : | Julie Judith Tsafack Takadong |
Direction : | Michel Branchard, Denis Ndoumou Omokolo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie - Santé. Biotechnologie végétale |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Brest en cotutelle avec Université de Yaoundé I |
Résumé
Le macabo (Xanthosoma sagittifolium L. Schott, Araceae) est une plante à tubercules à la base de l’alimentation de populations des tropiques. L’induction des tubercules in vitro peut être un moyen efficace pour la propagation de matériel sain et l’augmentation de sa productivité. L’objectif principal de ce travail est de rechercher les conditions optimales pour la production des microtubercules et appréhender les mécanismes physiologiques et biochimiques de la tubérisation chez le macabo. La microtubérisation chez le macabo est influencée par le génotype, la teneur en saccharose, la nutrition azotée, les régulateurs de croissance et les traitements photo et thermopériodiques. Le meilleur rendement est obtenu sur milieu MS à 8% de saccharose et en jours courts de 8h avec thermopériode (25/20°C, jour/nuit) pendant 10 jours, suivis dune obscurité totale (JC1-Obs) à 20°C pendant 50 jours. Comme au champ, le cultivar blanc est plus productif in vitro que les cultivars rouge et jaune. Parmi les régulateurs de croissance testés (BAP, ABA, STS, GA3, ancymidol et flurprimidol), le milieu contenant la BAP à 30 µM augmente significativement le pourcentage de tubérisation. La microtubérisation peut être induite sans régulateur de croissance exogène avec un taux d’explants tubérisés de 70%. Les explants tubérisés (13,8%) peuvent être conservés au moins 8 mois à 25°C, en présence de saccharose (2%) et d’agents osmotiques (mannitol et sorbitol, 2%), en gardant le pouvoir germinatif des microtubercules. Plus de 90% des microtubercules germent et engendrent des vitroplants qui donnent un taux de reprise au champ d’environ 80% après un mois. Les milieux où le rapport NO3-/NH4+ est supérieur à 1, sont les plus favorables à la formation des tubercules et à l’accumulation des sucres solubles. Le milieu G (MG), plus pauvre en azote que le milieu MS, donne un faible pourcentage de tubérisation et réduit néanmoins le taux de repousse en induisant une faible activité a-amylase. L’initiation des tubercules, visibles au jour 10, est caractérisée par une stimulation de l’activité guaiacol-peroxydasique (G-Pox) et l’apparition de nouvelles isoperoxydases. Au cours des premières étapes de la tubérisation, des acides aminés (principalement Ala, Arg, Gln, Glu, Thr et Val) et des protéines s’accumulent, et des polypeptides nouveaux sont mis en évidence. Par ailleurs, l’augmentation du rapport glucose/fructose dans les feuilles parallèlement avec l’augmentation du saccharose et de l’amidon dans les parties basales coïncide avec l’apparition des premiers tubercules. Le saccharose dégradé par les invertases est associé à l’initiation des tubercules et la saccharose synthase assure leur remplissage.