Les femmes savantes et cultivées dans la littérature française des Lumières ou la conquête d'une légitimité (1690-1804)
Auteur / Autrice : | Adeline Gargam |
Direction : | Florence Vuilleumier Laurens, Aleksandr Fedorovič Stroev |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres modernes |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Brest |
Mots clés
Résumé
Avec plus de 530 figures féminines recensées dans les branches de la culture littéraire et scientifique, les femmes savantes représentent au temps des Lumières un phénomène d’une grande ampleur quantitative. Leur nombre est révélateur d’une soif évidente de se cultiver, de penser, de créer et d’expérimenter, et aussi d’affirmer leur intellectualité cette affirmation se concrétisant de manière privilégiée par l’écriture. Leur importance sociale et numérique trouve aussi son reflet dans la littérature, qui se fait le miroir, bien souvent déformant, de ce fait de société. Les romans, les poésies, les nouvelles, les contes et les pièces de théâtre les mettent en scène sous des traits tantôt flatteurs, tantôt ridicules. En effet, cette conquête intellectuelle des femmes ne va pas sans bouleverser les mentalités, en particulier masculines, qui traduisent autant de réserve et de rejet que d’enthousiasme et d’admiration. L’objet de cette thèse est d’analyser ce phénomène multiple, à la fois historique, social et littéraire, à travers un corpus de 600 textes englobant les discours philosophiques et médicaux, politiques et juridiques, moraux et religieux, pédagogiques et journalistiques, fictionnels et poétiques. Les femmes savantes ont joué un rôle certes éminent à cette époque, mais parfois dans l’ombre. Il convient de le remettre au jour pour mieux comprendre le XVIIIe siècle. Cette thèse s’inscrit donc dans une action contre l’amnésie par rapport à une multitude insoupçonnée et insoupçonnable de femmes qui ont oeuvré dans le progrès du savoir et de la culture littéraire et scientifique. Elle prétend d’une part réhabiliter les femmes savantes et cultivées dans leur existence sociale et intellectuelle et leur difficulté à la vivre. Elle prétend aussi mettre en relief leur rôle dans le savoir. Elle entend aussi moufter comment ces femmes savantes et cultivées ont pu à accéder à un tel statut, s’imposer dans le sanctuaire du savoir, et de voir l’accueil qui leur fut réservé dans la République des Lettres et des Sciences. Enfin, elle a pour ambition d’étudier la perception que l’on a eue au XVIIIe siècle de ces femmes qui écrivent et qui inventent, tant dans le domaine littéraire que scientifique. A cet effet, elle examine les différentes images véhiculées de ces personnages par la littérature; elle tente de cerner et d’expliquer les analogies et les différences dans les représentations, cela au regard du contexte littéraire, historique, social et idéologique de l’époque.