Contribution à une sociologie politique de la jeunesse : jeunes, ordre politique et contestation au Burkina Faso
Auteur / Autrice : | Émilie Catherine Marie de Bonneval |
Direction : | René Otayek |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 03/02/2011 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de science politique (Pessac, Gironde ; 1995-2011) |
Jury : | Président / Présidente : Christian Coulon |
Examinateurs / Examinatrices : Patricia Loncle-Moriceau | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Odile Goerg, Alain Vulbeau |
Résumé
Malgré leur position défavorable dans les hiérarchies du pouvoir, les jeunesjouent un rôle majeur dans les processus de changement sociopolitique qui ontcours dans la société burkinabè. Ce groupe social semble alors constituer un outilefficace d’analyse du politique et, plus précisément, des rapports de contestation etde domination qui sont à l’oeuvre au Burkina Faso. En effet, les jeunes développentde multiples stratégies d’inscription dans l’espace public qui constituent, à desdegrés et selon des modalités différentes, des formes de contestation de l’ordrepolitique. Ainsi, en nous appuyant sur trois catégories de jeunesse (les étudiantssyndiqués, les jeunes des rues et les jeunes rappeurs ou adeptes de hip-hop), nousavons cherché à interroger, dans une perspective diachronique, la nature desrapports de domination à l’oeuvre dans la société burkinabè. Nous constatons quela portée limitée de ces formes de contestation de l’ordre établi s’explique engrande partie par le contexte hégémonique dans lequel elles s’inscrivent. Ainsi, lesressorts de la domination caractéristiques de l’ordre politique actuel reposent,selon nous, sur une « politique de la médiation » et sur une stratégie de« cooptation néo-patrimoniale » qui permettent le désamorçage des tensions et lerèglement des conflits, selon des procédures bien précises, avec pour objectif lapréservation de l’image consensuelle de l’ordre politique. Ces deux dimensionsconstituent, selon nous, les piliers d’une « culture politique » qui irradie unemultitude d’espaces sociaux et qui permet un échange médiatisé et permanent entredirigeants et dirigés.