Thèse soutenue

La femme-piège : une initiation herméneutique au féminin

FR
Auteur / Autrice : Sandrine Chérat
Direction : Gérard Peylet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française, francophone et comparée
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Jury : Président / Présidente : Anthony Soron
Examinateurs / Examinatrices : Gérard Peylet, Claude Filteau, Martine Reid
Rapporteur / Rapporteuse : Claude Filteau, Martine Reid

Résumé

FR  |  
EN

Si de tout temps la femme a été le support privilégié d'une diatribe machiste, c'est à partir du XIXe et jusqu'au milieu du XXe siècle que la diabolisation du beau sexe se fait la plus grinçante, puisque la hantise masculine qui athmosphérise la féminité se trouve légitimée par le sceau des multiples avancées qui parcourent la société de l'époque. Ainsi, de nombreux auteurs vont-ils saisir cette brèche qui fissure la réalité, pour donner à voir une féminité fantasmée, exceptionnelle et marginale. La représentation de la femme se réalise donc sur le mode de la fantasmagorie, la femme devenant le support privilégié de toutes les envolées symboliques, objet paradoxal d'attraction et de répulsion, qui semble avoir été crée de toutes pièces en vue d'exorciser les instincts phobiques qu'elle convoque dans son sillage. Transposée dans l'art, la femme se mue en une initiatrice intronisant l'amant qu'elle a élu, aux mystères et aux rets de sa nature féminine. Nous nous intéresserons tout particulièrement aux thèmes chers à l' ''esprit décadence'' que sont ceux de la putain-vierge, de la femme criminelle et de la prostituée, de l'invertie. . . Enfin à toutes celles qui réactualisent l'éternelle Genèse pour en inverser les effets. Cependant, si nos auteurs se font d'abord les chantres de l'ensemble des présupposés que recouvre la notion de féminité dangereuse, il se profile peu à peu à la surface du texte, une nature féminine qui ne demande qu'à émerger au réel en clamant sa vérité : il s'agit de la mise à mort de la femme fatale par la femme-piège, de l'affirmation d'une nature trop longtemps maintenue dans l'ombre, contre des superstitions générées sous l'impulsion virile.