Thèse soutenue

L' ironie du roman : stratégies et modalités au XXe siècle

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Auteur / Autrice : Laurent de Lataillade
Direction : Dominique Rabaté
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française francophones et comparée
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Jury : Président / Présidente : Isabelle Poulin
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Rabaté, Philippe Chardin, Pierre Schoentjes
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Chardin, Pierre Schoentjes

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette étude examine l’idée souvent émise par la critique d’un lien entre le genre romanesque et l’ironie, en faisant l’hypothèse que le roman moderne met au jour l’ironie latente du roman – sa vis ironica. En renonçant à expliciter ses thèses et en signifiant autre chose que ce qu’il dit, le roman se constitue en discours globalement ironique ; cette ironie préalable modifie les enjeux narratifs en déterminant une poétique romanesque dans laquelle ce qui est signifié excède toujours ce qui est raconté, et fait du récit romanesque un discours paradoxal qui met à l’épreuve tous les discours et pourrait se récuser lui-même. L'ironie n’est pas tenue ici pour un procédé rhétorique. Elle est plus globalement considérée comme une attitude philosophique d’origine socratique, réactualisée par le roman post-flaubertien. Son emploi romanesque est analysé dans une perspective philosophique et historique, ainsi qu’avec les outils stylistiques et linguistiques (pragmatiques et sémiotiques), afin de mettre en évidence le processus paradoxal qui lui permet de s’intégrer poétiquement dans l’enjeu de la signification des discours. La « crise du roman » dans la première moitié du XXème siècle s’explique ainsi par son évolution naturelle vers une poétique ironique. Le rejet du « romanesque », entendu au sens large, apparaît lié à la contamination du discours narratif par l’ironie, qui conduit le roman à explorer ses limites et à envisager sa propre impossibilité. Dans cette perspective sont étudiés les romanciers pour lesquels le recours à la forme romanesque est déjà une forme d’ironie, plus particulièrement Thomas Mann, Svevo, Joyce, Broch, Gombrowicz, Roth, Musil, Proust, Céline, Beckett.