Les aventuriers de la langue fourchue : écriture multilingue et la désintégration de l'espace colonial
Auteur / Autrice : | Stéphanie Benson |
Direction : | Jean-François Baillon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes anglophones |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Jury : | Président / Présidente : Georges Letissier |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Baillon, Nathalie Jaëck, Josiane Paccaud-Huguet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Georges Letissier, Josiane Paccaud-Huguet |
Résumé
Les œuvres d’écrivains multilingues témoignent d’une conscience particulière de la langue étrangère qui, dans le contexte colonial, devient la langue de l’autre. Face au réalème de la colonisation, la décolonisation et du post-colonial, ces écrivains répondent par un travail d’écriture qui pose comme préalable à l’appréhension de l’autre sa langue et, découlant de la langue, sa culture. Partant d’un questionnement du fait colonial par l’intégration de la langue étrangère au sein de la narration, certaines œuvres problématisent plus explicitement la relation coloniale tout en dialoguant avec les théories littéraires et philosophiques de leur époque. Au début du modernisme, Joseph Conrad, dans sa fiction malaise ainsi que dans ses romans, fait apparaître l’autre colonial dans un miroir sémantique qui passe par la langue étrangère comme révélatrice d’altérité. Plus tard, Anthony Burgess, dans ses premiers romans, interroge les rôles historiquement assignés au colonisateur et à son autre colonisé pour inverser les problématiques du maître et de l’esclave. Défini par la critique comme écrivain post-colonial, Salman Rushdie, aussi bien dans ses romans que dans ses essais, remet en question la notion d’une écriture de l’autre s’opposant à une écriture nationale. Réfutant les binarismes de la colonisation, ces écrivains créent un espace littéraire qui questionne et dépasse le fait colonial pour se positionner en tant que véritable réponse à la notion de maître dans une société qui se dirige vers la globalisation économique et culturelle.