Thèse soutenue

La polygamie en situation d’immigration

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Auteur / Autrice : François Moudouma Ngoma
Direction : Bernard Traimond
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie. Anthropologie sociale et culturelle
Date : Soutenance le 15/12/2011
Etablissement(s) : Bordeaux 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales : société, santé, décision (Bordeaux ; 1999-2011)
Jury : Président / Présidente : Jacques Faget
Examinateurs / Examinatrices : Joseph Tonda
Rapporteurs / Rapporteuses : Eric Chauvier, Anne Doquet

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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La polygamie pose à la fois et tacitement, par son existence et ses actions symboliques, et explicitement, par le discours et les théories qu’elle produits ou auxquelles elle donne lieu, à un certain nombre de questions qui sont parmi les plus importantes de mon étude des sciences sociales, et, pour certaines, tout à fait nouvelles. Cette institution de révolte contre une forme particulière de violence symbolique, outre qu’elle fait exister des objets d’analyse nouveaux , met en question très profondément l’ordre symbolique en vigueur et pose de manière tout à fait radicale la question des fondements de cet ordre et des conditions d’une mobilisation réussie en vue de le subvenir, comme le conçoit Pierre Bourdieu. La forme particulière de domination symbolique dont sont victimes les femmes en couples polygames chez les Punu, frappées d’un stigmate qui, à la différence de la couleur de la peau ou de leur féminité, peut être cachée ou (affichée), s’impose à travers des actes collectifs de catégorisation qui font exister des différences significatives , négativement marquées, et par là, des groupes, des catégories sociales stigmatisées. Comme dans certaines espèces de racisme, elle prend en ce cas la forme d’un déni d’existence publique, visible. L’oppression comme « invisibilisation » se traduit par un refus de l’existence légitime, publique, c’est-à-dire connue et reconnue, notamment par le droit, et par une stigmatisation qui n’apparait jamais aussi clairement que lorsque le mouvement revendique la visibilité. Je le rappelle alors explicitement à la « discrétion » ou à la dissimulation qu’elle est ordinairement obligé de s’imposer.