Thèse soutenue

Perception et représentation de l’odeur chez les patients souffrant de schizophrénie : création et exploitation d’un test olfacto-visuel
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Auteur / Autrice : Marie-Line Hamtat
Direction : Jack DoronGilles Sicard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 25/11/2011
Etablissement(s) : Bordeaux 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales : société, santé, décision (Bordeaux ; 1999-2011)
Jury : Président / Présidente : Grégory Michel
Examinateurs / Examinatrices : Marie-France Archambault
Rapporteurs / Rapporteuses : Henri Chabrol, François Feron

Résumé

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Dans la schizophrénie, de nombreux patients présentent un manque de soins d’hygiène personnelle, caractéristique du versant négatif de la symptomatologie. Cette négligence donne naissance à une odeur corporelle nauséabonde, qui d’antan fut un élément déterminant du diagnostic. Les prises en charge de ce symptôme, focalisées sur les soins fondamentaux de la toilette, sont souvent une gageure et échouent. En nous inscrivant dans une démarche pluridisciplinaire, nous tentons de donner du sens aux odeurs corporelles dans la schizophrénie. Notre hypothèse est que les comportements d’hygiène personnelle pourraient être conditionnés par les capacités du système olfactif des patients, sujet tout juste effleuré jusqu’ici. Une épreuve d’identification d’échantillons odorants au moyen d’images photographiques des sources d’odeurs potentielles a été normalisée : le test olfacto-visuel (TOV). L’application du TOV a permis de montrer un défaut des capacités d’identification olfactive chez les patients, sa relation avec la symptomatologie et les compétences sociales des patients. La mise en place d’un atelier thérapeutique à médiation olfactive a conduit à montrer les conséquences bénéfiques de la prise en charge de la sensorialité olfactive sur l’évolution des capacités olfactives, la symptomatologie, les comportements hygiéniques et alimentaires ainsi que sur le vécu affectif des patients atteints de schizophrénie. Ces derniers montrent aussi des dysfonctionnements de la sphère émotionnelle. Nous avons d’abord réanalysé les liens existants entre la caractéristique hédonique des odorants et les émotions dans la population générale, puis repoussé leurs simplifications habituelles. Les liens entre odeurs perçues et émotions évoquées par les échantillons odorants apparaissent perturbés chez les patients. Ce travail de recherche propose une relecture de la perception olfactive dans la schizophrénie et montre l’intérêt thérapeutique de son exploitation. L’évolution clinique positive des comportements d’hygiène personnelle, après la prise en charge olfactive, valide l’hypothèse du rôle de l’odeur corporelle en tant que gardien de l’existence. L’ « être-au-monde odorant » des patients possède une fonction identitaire dans la schizophrénie.