Thèse soutenue

Etude de l’organisation et du fonctionnement des institutions sportives au Gabon : genèse et analyse prospective d'une politique publique

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Auteur / Autrice : Célestin Allogho-Nze
Direction : Marina HontaJean-Paul Callède
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences et techniques des activités physiques et sportives
Date : Soutenance le 08/11/2011
Etablissement(s) : Bordeaux 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales : société, santé, décision (Bordeaux ; 1999-2011)
Jury : Président / Présidente : Gilles Ferreol
Examinateurs / Examinatrices : André Menaut
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Charrier, Pierre Chazaud

Résumé

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Les activités physiques, et les jeux traditionnels font partis de la culture universelle, et appartiennent à l’humanité. Les peuples d’Afrique ont dû abandonner les leurs avec l’arrivée des sports modernes pendant la période de colonisation. Les activités physiques et jeux traditionnels du Gabon avaient dans la plus part des cas un but utilitaire allant de la préparation physique des jeunes au service de la communauté, aux activités de loisirs pour tous comme des danses lors des évènements commémoratifs ou des cérémonies rituelles et initiatiques. Ces activités ont disparu car la politique coloniale consistait à dévaloriser les pratiques autochtones, en valorisant la culture occidentale dont les sports.Nous avons présenté certains jeux traditionnels du Gabon sur la base d’une étude que nous avons commencée depuis quelques années, car nous avons peut-être à travers eux une des propositions que nous ferions, pour redynamiser et diversifier les Activités Physiques et Sportives en milieu scolaire au Gabon. En effet, contrairement aux sports occidentaux, les jeux traditionnels du Gabon ont une exigence matérielle très simple. De plus, les matériaux et les instruments nécessaires à leur pratique se trouvent dans la proximité de leur lieu de pratique. Et nous avons démontré que si les APS disparaissent des emplois du temps dans les programmes scolaires au Gabon, c’est entre autres raisons à cause du coût élevé du matériel didactique de sport, car les sports constituent aujourd’hui l’essentiel des contenus des programmes d’APS. Nous avons aussi présenté les jeux traditionnels du Gabon pour attirer l’attention des autorités gabonaises devant le risque de disparition de cette catégorie du patrimoine culturel national. Nous l’avons fait parce que nous pensons que dans un contexte de mondialisation où chaque entité valorise son identité culturelle et cherche à pérenniser ses traditions, le Gabon pourrait, grâce à ses activités physiques traditionnelles avoir sa propre identité, peut-être s’en référer pour entrevoir une partie de son histoire.Après avoir signalé l’existence des jeux traditionnels du Gabon, il nous a paru opportun d’évoquer le sport qui les a remplacés, sa signification, son expansion et son organisation internationale. Mais que faut-il entendre par le terme sport, au regard des nombreuses définitions qui sont proposées par différents auteurs ? Nous pouvons classer ses définitions selon des spécialités. Ce qui dénote de la complexité à situer le phénomène, tant les pratiques sportives et leurs corollaires se retrouvent dans la quasi totalité de la vie sociale de nos jours.Le Gabon comme beaucoup de pays africains anciennes colonies de la France va hériter des pratiques et des structures sportives du colonisateur. Cependant, le Gabon manque de cadres et de techniciens du sport, les équipements et infrastructures sont précaires et insuffisants. Il convient de mettre en place des politiques sportives réalistes et se projeter sur le long terme. Au contraire les autorités gabonaises vont semble-t-il faire le choix du sport de haut-niveau au détriment du sport scolaire et du sport de masse qui sont de notre point du vue de véritables bases de politiques sportives pouvant garantir des résultats constants et durables.Pour réaliser cette étude donc la problématique pose la question du fonctionnement et du rendement des institutions sportives mises en place par l’Etat pour apporter du prestige et le rayonnement du Gabon au niveau international. Il a fallu faire objectivement le constat d’une insuffisance de résultats d’une manière générale du sport gabonais. Pour cela des études au niveau des trois groupes d’institutions reconnus comme étant dépositaires du destin du sport et des politiques publiques, ont été réalisées. Elles nous ont entrainées dans l’administration centrale de l’Etat, et nous y avons étudié l’organisation et le fonctionnement du Ministère des Sports, de ces services extérieurs et organes sous tutelles. Nous avons par la suite étudié le deuxième acteur public de la gestion du sport au Gabon, qui sont les collectivités territoriales, et nous avons observé que leur rôle dans le contexte de l’inapplication de la loi sur la décentralisation reste tout à fait symbolique. Le troisième acteur ou groupe d’acteurs que nous avons étudié dans cette recherche est le mouvement olympique gabonais, dont l’organisation est recommandée par les institutions sportives internationales. Et nous avons rappelé cette hiérarchisation du sport mondial. Le Gabon qui accède à l’indépendance le 17 Août 1960 et expérimente la démocratie multipartite depuis 1990 est un pays potentiellement riche et politiquement stable, ces deux atouts auraient pu favoriser le développement du sport. Au contraire, certaines fédérations sportives n’existent que de nom, le sport scolaire et l’EPS tendent à disparaître des emplois du temps. Les équipements sportifs sont insuffisants. La formation et la recherche sont en friche. En compétitions officielles les performances des équipes gabonaises laissent à désirer.Certains spécialistes de sciences politiques affirment que si la société doit être transformée, cela ne peut commencer que par les institutions, instances de médiations entre les élites politiques et les citoyens. Si l’hypothèse est recevable, quel rôle peuvent tenir les institutions sportives dans cette perspective au Gabon ? Les institutions de sport au Gabon ne semblent pas avoir atteint leurs objectifs au vu des nombreux conflits internes, des irrégularités continuelles dans leur fonctionnement, et des insuffisances observées dans les performances sportives actuelles en compétitions officielles. Ces institutions sportives vivent-elles l’expérience démocratique engagée dans le but de restaurer l’autorité de l’Etat, libérer les énergies créatrices, protéger les droits des populations, et favoriser le développement global (l’émergence) du Gabon? Au regard des perspectives politiques récentes, un changement pourrait s’amorcer.