L’assurance maladie au Burkina Faso : de la logique thérapeutique des acteurs sociaux, à l’appropriation des systèmes de mutualisation des risques sanitaires
Auteur / Autrice : | Marcel Kagambega |
Direction : | Michel Jamet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 11/02/2011 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales : société, santé, décision (Bordeaux ; 1999-2011) |
Jury : | Président / Présidente : Abel Kouvouama |
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Le Marcis | |
Rapporteurs / Rapporteuses : André Nyamba, Dominique Darbon |
Mots clés
Résumé
Á l’instar des autres pays d’Afrique subsaharienne, le Burkina Faso rencontre encore d’énormes difficultés pour assurer des soins de santé de qualité, et financièrement accessibles à leurs populations. Insuffisance des structures sanitaires, coût élevé des prestations sanitaires, personnel démotivé, corruption, mauvaise qualité des soins sont autant de maux qui fragilisent le dispositif sanitaire. Abandonnées à elles mêmes, les populations utilisent plusieurs itinéraires thérapeutiques pour résoudre leur problème de santé. Guérisseurs traditionnels, consultation de devins, consommation des médicaments de rue, fréquentation simultanée des structures sanitaires et « médecins traditionnels », sont autant de ressources mises à contribution par les individus, pour vaincre la maladie. Les croyances des populations à ces pratiques restent très fortes et répondent à une certaine rationalité. Non seulement, elles ont été léguées de générations en générations mais elles ont fait leurs preuves et continuent même d’être une référence. L’étude révèle que les populations adhèrent de plus en plus aux systèmes de mutualisation des risques sanitaires. Les individus se détachent des contraintes des systèmes d’organisation classiques, en s’orientant vers des choix thérapeutiques beaucoup plus autonomes et individualisés.L’étude montre également les dysfonctionnements, mais aussi les espoirs que suscitent l’implantation des mutuelles de santé, notamment la mutuelle de santé Laafi baoré du secteur informel, la mutuelle rurale de Poa. Ces mutuelles connaissent quasiment les mêmes difficultés : contraintes culturelles, pluralité des itinéraires thérapeutiques, pauvreté des populations, irrégularité des revenus, retard de paiement des cotisations, faible engagement de l’État. Par ailleurs, l’analyse des caractéristiques socio culturelles des populations, nous enseigne la nécessité de prendre en compte, et prioritairement les valeurs sociales intériorisées par les populations concernées dans la mise en place des projets d’assurance maladie.