Thèse soutenue

Identités funéraires, variants biologiques et facteurs chronologiques : une nouvelle perception du contexte culturel et social du Cerny (Bassin parisien, 4700-4300 avant J.-C.)

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Auteur / Autrice : Aline Thomas
Direction : Pascal MurailPhilippe Chambon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie biologique
Date : Soutenance le 12/12/2011
Etablissement(s) : Bordeaux 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et Environnements (Talence, Gironde ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : De la Préhistoire à l'Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie (Talence)
Jury : Président / Présidente : Didier Binder
Examinateurs / Examinatrices : Henri Duday, Christian Jeunesse, Aurore Schmitt
Rapporteurs / Rapporteuses : Magdalena S. Midgley, Isabelle Ribot

Résumé

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Au cours du Ve millénaire avant notre ère, le Bassin parisien voit l’émergence des premières nécropoles et du monumentalisme funéraire. Associé à la culture de Cerny, ces vestiges offrent un observatoire privilégié des mutations sociales que connaissent les communautés du Néolithique moyen en France. À partir d’une approche archéo-anthropologique, nous livrons ici un bilan complet de la population Cerny, au niveau général, à l’échelle des trois types de site (à structure de type Passy, plats et à sépulture sous dalle), et au niveau de chaque nécropole. Les sites de Passy, Balloy, Gron, Escolives-Sainte-Camille, Vignely (La Noue Fenard et La Porte aux Bergers), Chichery, Orville, Malesherbes (Les Marsaules et La Chaise), qui réunissent l’essentiel des squelettes Cerny mis au jour (n=160), font l’objet de cette étude. Quel que soit le niveau scalaire, le croisement des paramètres biologiques et archéologiques est systématisé et soumis à la décision statistique. Les résultats s’inscrivent dans un cadre interprétatif fiable grâce à de nouvelles datations 14C. Les analyses intra-sites révèlent différentes modalités sélectives des défunts et, parfois, le rassemblement codifié de sépultures en différents loci. Le statut des inhumés et leur fonction sociale jouent un rôle prépondérant dans la structuration des sites. Deux modèles organisationnels, dont un, répété de nécropole en nécropole, illustre une hiérarchisation des statuts à l’intérieur des structures monumentales. La correspondance de ces mêmes statuts en nécropoles plates suggère que l’identité sociale des défunts n’est pas la seule raison d’être du monumentalisme funéraire. Enfin, la dualité du Cerny, traditionnellement rattachée à deux manifestations diachroniques de la culture, doit être reconsidérée. La différenciation typologique évidente entre les longs couloirs de type Passy et les sépultures sous dalles de type Malesherbes, est ici soutenue par une distinction d’ordres funéraire et biologique, indépendamment du facteur chronologique, remettant en question l’unité culturelle du Cerny.