Thèse soutenue

Quelle unité pour le Châtelperronien ? : apport de l'analyse taphonomique et techno-économique des industries lithiques de trois gisements aquitains de plein air : le Basté, Bidart (Pyrénées-Atlantiques) et Canaule II (Dordogne)

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Auteur / Autrice : François Bachellerie
Direction : Jacques JaubertJean-Guillaume Bordes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Préhistoire
Date : Soutenance le 08/11/2011
Etablissement(s) : Bordeaux 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et Environnements (Talence, Gironde ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : De la Préhistoire à l'Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie (Talence)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Bruno Maureille, João Zilhão
Rapporteurs / Rapporteuses : François Bon, Jacques Pelegrin

Mots clés

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Résumé

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Au coeur du stade isotopique 3, le Châtelperronien est vu comme la dernière manifestation culturelle desnéandertaliens en France et dans le nord de l’Espagne. Ce technocomplexe est défini comme « de transition »avec un monde nouveau, celui du Paléolithique supérieur, dont l’artisan est l’Homme anatomiquement moderne.Il n’est cependant connu que par un nombre restreint de sites, souvent fouillés anciennement, et sur lesquelsplanent des soupçons de mélanges. Afin de mieux définir cette industrie, nous proposons ici d'en documenter lavariabilité, par le biais de l'analyse taphonomique et techno-économique de trois séries lithiques aquitaines deplein-air : le Basté (Pyrénées-Atlantiques), Bidart (Pyrénées-Atlantiques) et Canaule II (Dordogne).Intégrés à une synthèse bibliographique critique mobilisant les autres collections châtelperroniennes, nosrésultats confirment la forte unité technique du Châtelperronien, probablement symptomatique d’une unitéculturelle forte, tant dans les modalités que dans les objectifs de la production lithique. L’équipement lithique estorienté vers l’obtention de lames plutôt larges et courtes, de profil rectiligne, principalement dévolues à lafabrication de pointes ou couteaux de Châtelperron. La forte unité morphométrique de ces dernières, ajouté à laremise en cause de la réalité d'une composante moustérienne au sein de ces séries, annihilent l’idée d'unevariabilité diachronique ou géographique du Châtelperronien, qui à ce titre ne peut plus être défini comme uneindustrie de "transition" au sens propre du terme, mais bien comme un technocomplexe pleinement paléolithiquesupérieur.A une échelle plus vaste, le processus ayant conduit à sa formation semble reposer sur la place prépondérantedonnée à la recherche de pointes lithiques légères et potentiellement utilisées comme armatures. Ce processus estcomparable à celui en action, à la même période et dans le reste de l'Europe occidentale, au sein des autrestechnocomplexes dits de "transition".Ces résultats rejoignent ainsi l’idée d’une apparition graduelle et géographiquement contrastée des élémentsstructurants du Paléolithique supérieur, dont certains sont déjà en oeuvre bien avant l'émergence de l'Aurignacien(production laminaire, rôle prépondérant des armatures au sein des équipements lithiques, industrie en matièredure animale). Ils contribuent donc à estomper l'image de rupture communément admise pour cette périodecharnière dans l'histoire de l'humanité.