Thèse soutenue

De la fusion à la tradition : les deux pensées micheletiennes de l'histoire de l' "Introduction à l'histoire universelle" à la "Bible de l'humanité"

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Aurélien Aramini
Direction : Frédéric Brahami
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 05/12/2011
Etablissement(s) : Besançon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Espaces, Temps, Sociétés (Besançon ; 1991-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Logiques de l'Agir (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Thierry Martin
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Martin, Robert Damien, Paul Viallaneix, Jean-Yves Pranchère
Rapporteurs / Rapporteuses : Robert Damien, Paul Viallaneix

Résumé

FR  |  
EN

Dans l'Introduction à l'histoire universelle (1831) et dans la Bible de l'humanité (1864), Michelet a l'ambition de comprendre la dynamique de l'histoire humaine dans sa totalité. Ces deux oeuvres constituent-elles les expressions diverses d'une seule et même pensée, auquel cas il serait légitime de parler d'une philosophie micheletienne de l'histoire ? Élaborée dans le contexte de la Restauration où écriture de l'histoire, philosophie et politique se mêlent intimement, l'histoire universelle de 1831 est une mise en série chronologique et téléologique de peuples types qui inventent les institutions réalisant progressivement une fusion des idées et des races afin de libérer l'humanité de la fatalité. Cette philosophie de l'histoire au sens strict va être progressivement infléchie puis reniée pour céder la place à une autre pensée de l'histoire. Inscrivant la Révolution française dans la tradition des peuples issus des Aryâs opposée à celle des Sémites, la Bible de l'humanité résulte, d'une part, de la faillite des concepts de 1831 mis à l'épreuve de l'histoire politique et de l'écriture de l'histoire et, d'autre part, de l'attraction exercée par le modèle migratoire des peuples élaboré par les linguistes aryanistes. Dans une triple perspective philosophique, historique et politique, s'opèrent progressivement une dichotomie de l'histoire, sa renaturalisation et une héroïsation de l'historien. Ainsi le spectateur serein du parcours de l'humanité vers la liberté dans l'égalité des droits à l'aube de la monarchie de Juillet cherche-t-il, en 1864, à inscrire activement dans l'histoire un nouveau credo – puisé dans la tradition indo-française – pour une fraternité à venir.