Thèse soutenue

Approche socio-anthropologique d'une reconversion industrielle : de l'horlogerie aux microtechniques à Besançon

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Auteur / Autrice : Emmanuelle Cournarie
Direction : Dominique Jacques-Jouvenot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 06/01/2011
Etablissement(s) : Besançon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Espaces, Temps, Sociétés (Besançon ; 1991-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Sociologie et d'Anthropologie (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Meyer
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Jacques-Jouvenot, Christian Guinchard, Richard Lioger

Résumé

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Pendant près de deux siècles, les générations d'horlogers bisontins se sont transmis valeurs, savoirs,passion pour ce métier qui s'est ancré fortement dans le territoire bisontin. Lorsque l'innovationtechnique du quartz remet en question la production horlogère traditionnelle dans les années 1970,la fabrication de montres disparait. Lui succède alors une activité centrée sur les “microtechniques”,présentée communément comme l'héritière des savoirs horlogers. Quelle est la nature véritable decet héritage ? Dans le cadre de notre thèse, nous tentons de répondre à cette question, en analysantle processus de reconversion de l'industrie horlogère vers les microtechniques. Nous cherchons àcomprendre comment des catégories professionnelles autrefois réunies autour d'un projet communet réunies par une culture collective fortement cohésive se désolidarisent dans un contexte de crise.Les places occupées dans le système initial ont lentement façonné des identités spécifiques,masquées pourtant par la culture collective. Dans une période d'instabilité provoquée par desbouleversements environnementaux, ces identités s'affirment et les normes, représentations etvaleurs de chaque groupe produisent des logiques d'acteurs différentes. Le groupe capable de puiserdans ses ressources pour s'adapter aux transformations de l'environnement acquiert le pouvoir, qued'autres perdent en refusant le changement. L'orientation de l'activité vers le secteur desmicrotechniques peut donc être envisagée comme une stratégie favorable à la pérennisation dessavoirs d'une des catégories en présence. Plutôt qu'un simple phénomène d'ajustement à desnouvelles contraintes économiques et techniques, le changement peut donc être analysé – aussi –comme un phénomène microsocial, résultat de logiques d'acteurs et de luttes pour la maîtrise del'avenir d'une industrie territorialisée