Thèse soutenue

Les Avatars et les métaphores de la figure humaine dans les spectacles contemporains de la marionnette

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Auteur / Autrice : Stanka Bonnetier
Direction : Amos Fergombé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts du spectacle
Date : Soutenance le 10/12/2011
Etablissement(s) : Artois
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Didier Plassard
Examinateurs / Examinatrices : Amos Fergombé, Didier Plassard, Guy Lecerf, Bernard Andrieu
Rapporteurs / Rapporteuses : Guy Lecerf, Bernard Andrieu

Résumé

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Cette thèse, relevant de la problématique des avatars et des métaphores de la figure humaine et deses multiples représentations scéniques, interroge les créations contemporaines de la marionnette. Elle a pourpoint de départ la pratique de la marionnette et la place conférée à la figure dans les dispositifs scéniques.Fondés sur des confluences des figures animées et des images de synthèse, les dispositifs contemporains issusdes nouvelles techniques de l’image et du son ont permis de dépasser la structure traditionnelle de lamarionnette. A mi-chemin entre poupée et forme raffinée, la marionnette dépasse ses contours et ouvre vers denouvelles représentations scéniques : des ombres, des doubles virtuels, des avatars de synthèse, pouvant êtretransformés et évolués en temps réel. Toutes ses représentations posent la question de l’incarnation. Ainsi lafigure de l’avatar se présente comme un possible prolongement de la marionnette. Les outils technologiquespermettent une nouvelle manière de former, d’élaborer la figure. Ils offrent une infinie possibilité de ladédoubler, de la multiplier, de la répliquer. Dans ce geste répétitif la figure tend progressivement vers uneffacement de ses contours. Loin de la forme anthropomorphique, elle symbolise le plus souvent une idée, unconcept, un mot en jouant sur l’essence de la matière et les agencements plastiques d’objets et de matières.Quant aux possibles dédoublements de l’interprète réalisés grâce aux technologies de l’image et du son, lecorps vivant en chair et en os se démultiplie dans des figurations comme les ombres, les reflets et les doublesvirtuels. Ces derniers deviennent un indice, une icône de notre présence. La démultiplication spatiale etcorporelle de leur présence iconique fait scintiller les nombreux subterfuges d’une ruse scénique. Car cettenouvelle figure, construite par les jeux d’illusions et de leurres qu’autorise l’usage du numérique effaceprogressivement les contours traditionnels de la figure humaine en brouillant les pistes d’une identificationtangible. Ces nouvelles figures se présentent comme des images décalées et sont une véritable invitation àpenser l’absence et la présence, l’apparition et la disparition. La figure s’ouvre à une interprétation multiple etoffre une vision différée en interrogeant la place de l’humain dans notre société. Les dispositifs scéniques quiabritent ces figures deviennent une véritable iconostase pour leur déploiement. Espace d’une fiction du regard,la figure compose et décompose sans cesse ses contours en offrant son image à celui qui la regarde. Lespectateur est invité à vivre une expérience oculaire en le transformant en véritable acte de voir.