Influence des contraintes culturelles dans l'organisation de la motricité humaine : proposition d'un cadre théorique et mise en évidence expérimentale à travers l'exemple du tournage de poterie (France / Inde Prajapati / Inde Multani Khumar)
Auteur / Autrice : | Enora Gandon |
Direction : | Reinoud Jan Bootsma |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du Mouvement Humain, Spécialité Contrôle perceptivo-moteur et apprentissage |
Date : | Soutenance le 10/11/2011 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences du mouvement humain (Marseille) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des Sciences du Mouvement Etienne Jules Marey (ISM) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Therme |
Examinateurs / Examinatrices : Reinoud Jan Bootsma, Pierre Therme, Carl Knappett, Bernard Thon, Blandine Bril, Valentine Roux, Martine Hausberger | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Carl Knappett, Bernard Thon |
Mots clés
Résumé
L’objectif principal de ce travail était de montrer empiriquement l’influence des contraintes culturelles sur la motricité humaine grâce à la mise en œuvre d’une expérience standardisée dans différents contextes culturels. L’exemple choisi est le tournage de poterie. Il s’agit d’une habileté artisanale ancienne qui est encore pratiquée dans différentes sociétés. En nous appuyant sur le cadre théorique de la psychologie écologique, nous avons étudié comment, à partir d’environnements culturels distincts —en France et dans deux communautés différentes en Inde— une même tâche (le tournage) est réalisée. La tâche expérimentale consistait à reproduire quatre formes dans deux masses. Deux expériences d’interversion ont également permis d’approfondir les résultats. En étudiant les stratégies d’action et le résultat final à partir des productions, on a pu mettre en évidence un ensemble de traits invariants dans les différents groupes. Ces invariants peuvent être interprétés comme une réponse aux contraintes de la tâche. Ainsi, quel que soit l’environnement culturel dans lequel le potier a appris le tournage, ce sont les principes du tournage qui ont été appris, indépendamment des conditions spécifiques d’exécution. En même temps, les résultats ont aussi montré des modulations culturelles dans la géométrie des productions et dans l’organisation temporelle de l’action. Il est possible d’interpréter ces variations comme des adaptations aux contraintes culturelles (matérielles et sociales) spécifiques à chaque groupe. En outre, nous avons observé que l’influence des contraintes sociales était aussi prégnante que celle des contraintes matérielles. Cette dernière observation nous a amené à proposer un projet de recherche postdoctorale ayant pour but d’analyser l’influence des modèles d’action (véhiculés par l’environnement social lors de l’apprentissage) sur les stratégies d’action du potier.