« Du bestournement au renouvellement » : La construction du personnage chez Raoul de Houdenc (XIIIe siècle)
Auteur / Autrice : | Carine Giovénal |
Direction : | Chantal Connochie-Bourgne |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance le 03/12/2011 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre interdisciplinaire d'étude des littératures (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Chantal Connochie-Bourgne, Jean-Marie Fritz, Danièle James-Raoul, Christine Ferlampin-Acher, Valérie Naudet |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Marie Fritz, Danièle James-Raoul, Christine Ferlampin-Acher |
Mots clés
Résumé
Considéré comme un continuateur de Chrétien de Troyes, Raoul de Houdenc s’inscrit dans la lignée des écrivains dits « arthuriens ». Avec son roman d’aventures Meraugis de Portlesguez, il retravaille les motifs mis à l’honneur par le maître champenois et bestourne la matière bretonne dans une indéniable intention parodique. Par l’étude comparative de ce récit avec les romans en vers de Chrétien de Troyes mais aussi avec le cycle en prose du Lancelot-Graal, on observe combien le personnage romanesque arthurien se révèle modelable : jouant habilement avec une structure traditionnelle (la Table Ronde avec ses gardiens immuables, l’errance formatrice, les monstres et les coutumes à abattre), l’auteur tourne en dérision l’agencement de ce système si bien policé par Chrétien de Troyes (1ère partie). Nous étudierons ensuite ses mêmes personnages sous l’angle de l’apprentissage : le héros éponyme, ainsi que plusieurs des personnages qui l’entourent, sont des êtres en devenir que l’auteur va faire grandir et mûrir. À travers le regard évolutif de ses créatures, Raoul va livrer sa propre conception de la courtoisie, conception qui s’accorde avec celle qu’il donne du parfait chevalier du Dit et du Roman des Eles, tissant entre ses deux œuvres un remarquable jeu d’échos (2e partie). Enfin, le personnage houdanesque crée un miroir avec la personne de ce début du XIIIe siècle : ses héros contrastés, et la voix de l’auteur-narrateur- personnage du Songe d’Enfer en proie au doute face aux courants de pensée contradictoires de son époque ancrent l’écriture houdanesque dans les œuvres alliant imagination et réflexion (3e partie).