Thèse soutenue

Formes articulatoires et formes phonologiques : le cas de la liaison

FR
Auteur / Autrice : Céline Grosson
Direction : Noël Nguyen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 14/12/2011
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Parole et langage (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône ; 1976-...)
Equipe de recherche : Université de Provence. UFR Lettres, Arts, Communication et Sciences du Langage
Jury : Président / Présidente : Sophie Wauquier-Gravelines
Examinateurs / Examinatrices : Noël Nguyen, Sophie Wauquier-Gravelines, Rudolph Sock, Fabrice Hirsch, Yohann Meynadier
Rapporteurs / Rapporteuses : Rudolph Sock

Résumé

FR  |  
EN

Les résultats obtenus en psycholinguistique via des études perceptives sur le traitement de la consonne de liaison montrent que le traitement de ce phénomène complexe n’est qu’imparfaitement prédit par les différentes théories phonologiques dans lesquelles il a été intégré de manière explicite. C’est pourquoi nous proposons dans cette thèse, qui s’inscrit dans une perspective résolument nouvelle, d’envisager la liaison du point de vue de la production et de la formaliser dans le cadre de la Phonologie articulatoire de Browman et Goldstein (1986). Ce modèle présente l’avantage d’une organisation directe entre phonologie et phonétique en utilisant une seule unité qui sert à la fois de primitive phonologique et d’unité d’action motrice dans la production de la parole : le geste articulatoire. Nous supposons que le statut phonologique de « segment flottant » proposé pour la consonne de liaison dans le cadre de la phonologie autosegmentale (Clements & Keyser, 1985 ; Encrevé 1988) puisse trouver un corrélat au niveau articulatoire et puisse être observé et mesuré expérimentalement. L’analyse qui vient à l’appui de cette hypothèse compare la consonne de liaison avec la consonne initiale de mot dans des contextes vocaliques identiques au moyen de mesures électro-palatographiques. Nos résultats suggèrent que la consonne de liaison est soumise à une modification quantitative des caractéristiques dynamiques qui lui sont associés. Les mouvements des articulateurs ainsi que les relations entre les gestes consonantique et vocalique sont ré-échelonnés en fonction de la position qu’occupe la consonne de manière graduelle.