Thèse soutenue

Le jeu dans la thérapie des enfants : une approche psychanalytique

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Auteur / Autrice : Marie Lenormand
Direction : Jean-Jacques Rassial
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 25/11/2011
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de psychologie clinique, de psychopathologie et de psychanalyse (Aix-En-Provence ; 2002-...)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-Jacques Rassial, Marie-Claude Fourment-Aptekman, Michèle Benhaïm, Catherine Chabert, Jean-Michel Vives
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Claude Fourment-Aptekman

Mots clés

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Résumé

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Ce travail envisage la question de la fonction du jeu dans la thérapie des enfants à partir d’un point de vue clinique et théorique. Dans un premier temps, trois approches psychanalytiques sont mises en perspective. Celle de Donald Woods Winnicott – qui fit du jeu le paradigme de la cure analytique – est envisagée du point de vue de la notion de playing, de ses paradoxes théoriques ainsi que des impasses auxquelles cette notion peut conduire si elle n’est pas clairement distinguée de la notion commune de jeu. La théorie de Melanie Klein, ensuite, est envisagée selon deux points de vue : celui d’une « technique analytique du jeu », découverte permettant la cure des enfants et posant la difficulté d’une réduction du jeu à une technè et, d’autre part, celui d’une théorie du jeu conçu comme « personnification » dont le mécanisme, en définitive schizo-paranoïde, consiste en la combinaison d’une Spaltung et d’une « projection ». Dans un troisième temps, le jeu, conformément à une approche freudienne, se trouve, d’une part, métapsychologiquement envisagé dans son rapport au fantasme. D’autre part, un rapprochement du mécanisme de l’humour et de celui du jeu permet d’évoquer un dispositif ludique fondé sur la dénégation. Au terme de ce parcours, est proposée une tripartition structurale des jeux épousant le champ freudien. Selon cette classification, sont distingués trois types de jeux : les jeux « trompe-l’œil » fondés sur le mécanisme de la dénégation (Verneinung), les jeux « leurres » fondés sur le déni (Verleugnung) et enfin les jeux « suppléance » fondés sur le mécanisme de la forclusion (Verwerfung). Suite au constat selon lequel une telle classification ne permet pas d’embrasser l’objet-jeu dans toute sa complexité, c’est la spécificité de la forme ludique qui se verra prise en considération, dans un deuxième temps, selon une logique trans-structurelle. Le jeu ne pouvant être réduit à un seul de ses aspects – réduction trop fréquente dans la littérature –, il est proposé d’étudier celui-ci sous trois angles différents dialectiquement liés. Tout d’abord, c’est la dimension du « cadre » du jeu qui est envisagée, c’est-à-dire la question de la structure ludique : ce qui fait d’un jeu un jeu ainsi que l’intérêt d’un tel repérage pour la clinique. Ensuite, c’est le contenu du jeu qui, dans sa phénoménologie « d’être-au-jeu », est pris en considération selon deux axes : d’une part, le jeu en tant qu’institution d’un monde et d’autre part le jeu en tant que « pensée sauvage » structurée à la manière du mythe. Est avancée l’hypothèse selon laquelle, dans la forme du jeu, ce sont les déterminants du sujet qui trouvent à s’énoncer. Enfin, c’est la dimension « jouante » du jeu – et non plus « jouée » – qui se trouve approfondie. Permettant de dépasser une approche du jeu toujours tentée, du point de vue clinique, par la psychopathologie, c’est la dimension créatrice et inédite du jeu qui trouve à être développée.