Thèse soutenue

La réalité des couleurs
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Auteur / Autrice : Stéphane Dunand
Direction : Jean-Maurice Monnoyer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 22/10/2011
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-Maurice Monnoyer, Jérôme Dokic, Dominique Berlioz, François Clémentz, Frédéric Nef
Rapporteurs / Rapporteuses : Jérôme Dokic

Résumé

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Ce travail cherche à défendre une théorie objectiviste des couleurs en conciliant deux thèses tenues habituellement pour incompatibles : le physicalisme, selon lequel les couleurs sont des propriétés physiques décrites par la science, et la thèse de la révélation, selon laquelle la nature des couleurs est révélée par l’expérience. Ces deux thèses sont tenues pour inconciliables parce que les couleurs se présentent comme des qualités, alors que la science traite de quantités. Après être revenu sur l’histoire du problème en montrant comment on peut comprendre la controverse moderne sur les qualités secondes à partir de la thèse de la révélation, je montre comment comprendre cette dernière thèse et je soutiens que toute théorie plausible des couleurs doit soutenir la révélation. Je soutiens que les couleurs sont des événements transitoires, et non pas des propriétés permanentes des objets. La lumière ne se contente pas de révéler la couleur des objets, mais la produit : les couleurs sont des effets de l'interaction de la lumière avec l'objet ou, quand il s'agit de sources primaires de lumière, des événements se produisant en leur sein. Cette thèse semble offrir une réponse, au moins partielle, à des arguments classiques à l'encontre de l'objectivité des couleurs, notamment certaines versions de l'argument de la relativité. Surtout, cette catégorisation nouvelle des couleurs permet de concilier les descriptions qualitatives et chromatiques des couleurs avec leurs descriptions quantitatives et physiques, permettant ainsi de concilier l’image manifeste et l’image scientifique du monde.